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Ça fait du ramdam : Bagelstein manque de provoquer une crise diplomatique entre le Brésil et la France

« N’écoutez pas Bernard, il n’y a pas que des bidonvilles, de la drogue et des putes au Brésil, il y a aussi du très bon café. » Cette petite phrase imprimée sur les gobelets de café de la chaîne française de restauration Bagelstein Beaux & Frères a provoqué la colère de l’ambassade du Brésil en France la semaine dernière, se répercutant jusqu’aux médias brésiliens ces derniers jours.

« Des paroles péjoratives envers notre peuple et notre pays »

Spécialisé, comme son nom l’indique, dans les bagels, Bagelstein a choisi l’humour comme vecteur de communication dans ses restaurants, se moquant ici des clichés que l’on retrouve souvent dans les reportages de Bernard de la Villardière (le Bernard de la citation) pour Enquête Exclusive, sur M6.

Une référence que l’ambassade du Brésil n’a semble-t-il pas perçue. Dans un post publié sur Facebook, elle indique regretter « que le réseau Bagelstein Beaux & Frères utilise (…) des paroles péjoratives envers notre peuple et notre pays ». « Malheureusement, l'ambassade n'a aucun moyen d'empêcher une entreprise de se cacher derrière ce qu'elle prétend être une "blague" pour véhiculer des injures, qui, entre autres, renforcent des stéréotypes extrêmement scandaleux sur les femmes brésiliennes. Notre action sera d'envoyer une protestation formelle à la direction de cette entreprise qui ne nous a pas traités avec le respect et la dignité que nous méritons », poursuit-elle.

Les internautes partagés

« Une blague incomprise ne peut faire rire », reconnaît Bagelstein dans sa réponse à l’ambassade du Brésil, publiée sur Twitter (en français et portugais). La chaîne de restauration se justifie en expliquant la référence à Bernard de la Villardière, « bien connu pour ses documentaires racoleurs qui, LUI, ne montre que les mauvais côtés de ces pays d’Amérique du Sud ». « Nous voulions nous moquer de ce ton condescendant d’une télé racoleuse et dire qu’il y a AUSSI du bon café et bien évidemment beaucoup d’autres choses merveilleuses au Brésil », ajoute Bagelstein, avant de conclure : « 1000 excuses si nous ne nous sommes pas compris ».

Les internautes brésiliens (et français aussi) n’ont pas manqué de réagir à la controverse, la plupart appelant au boycott de la chaîne de restauration et exprimant leur colère sur les réseaux sociaux, quand d’autres assurent n’y lire « que la vérité ». « Bien que le Brésil ne soit pas un grand pays à cause de la corruption, nous méritons le respect, en particulier les femmes, qui sont des combattantes, des chefs de famille. Le choix de la profession de certaines ne signifie pas que nous sommes des prostituées, nous méritons le respect de la part de ces pays qui tentent de cacher leurs défauts en rabaissant notre Brésil », clame Maria Aguia sur Facebook. « Que ces Français aillent se laver », préfère répliquer sur le ton de l’humour Gisele Lorscheiter dans un autre commentaire.

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