Sign in / Join
Jair Bolsonaro (Archives Agência Brasil)

Ça fait du ramdam : Bolsonaro fait du Bolsonaro à la télévision brésilienne

Roda Viva, l’émission de débat de TV Cultura, a atteint lundi 30 juillet sa deuxième meilleure audience de l’année. Son invité ? Jair Bolsonaro. Fidèle a lui-même, le candidat d’extrême droite à la présidentielle, en tête des sondages au premier tour sauf si Lula était autorisé à se présenter, a multiplié les déclarations outrancières face aux trois journalistes qui l’interviewaient.

« Il n’y a pas eu de coup d’Etat militaire en 1964. C’est le parlement qui a déclaré vacante la fonction de président », a ainsi lancé Jair Bolsonaro, qui ne cache guère sa nostalgie de la dictature militaire qu’a connu le Brésil entre 1964 et 1985. Pour le député fédéral et militaire de réserve, c’est le climat de guerre froide qui justifiait à l’époque l’usage de la torture par le régime brésilien, rapporte l'Estadão.

« Les Portugais ne mettaient même pas les pieds en Afrique »

Interrogé sur la question d’une dette historique face à la question de l’esclavage, Jair Bolsonaro s’est fendu d’un « quelle dette ? Je n’ai jamais rendu personne en esclavage de ma vie. » Et d’ajouter « que les Portugais ne mettaient même pas les pieds en Afrique. C’était les noirs eux-mêmes qui livraient les esclaves. »

Mardi 31 juillet, la performance du candidat a figuré en tête des tendances Twitter au Brésil une bonne partie de la journée. O Globo dénombrait 574.000 retweets en début d’après-midi, deux fois plus que pour les autres candidats déjà interviewés dans la même émission (Marina Silva, Ciro Gomes, João Amoêdo, Henrique Meirelles, Álvaro Dias, Manuela D'Avila, Guilherme Boulos et Geraldo Alckmin). Une grande partie de ses retweets émanaient des bolsominions, les partisans de Jair Bolsonaro, qui utilisaient le hashtag #comofoibolsonaro pour exprimer leur satisfaction après avoir vu l’émission.

Pour @RacioppiGgm, « une image vaut tous les discours » :

Pour @solonjunior1, les intervieweurs ont « bien essayé, mais mon vote est toujours pour Bolsonaro », car ce dernier « a donné un cours à ces "journalistes" » :

Les opposants au candidat ont bien sûr vu les choses sous un autre angle. Pour certains, il vaut mieux en rire, comme le résume @nandoserra02 : «  Je crois que Bolsonaro devrait être humoriste plutôt que président, je ris beaucoup devant son interview. Il est plus bête qu’une porte. »

Mais pour beaucoup, la prestation du candidat d'extrême droite invite davantage à pleurer, à l'image du mème créé à partir d’une image d’une des intervieweuses par @RaiannyAlves5 : «Les Portugais ne mettaient même pas les pieds en Afrique. Les Africains qui se livraient comme esclaves » :

Enfin, il y a ceux qui, comme Dayan Oliveira, préfèreraient évoquer autre chose : « Ce n’est pas facile pour ceux qui n’aiment pas Bolsonaro ces jours-ci, on ne parle de rien d’autre sur Internet. »

L'élection ayant lieu en octobre, on n'a malheureusement pas fini d'en parler.

Laisser une réponse