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Jair Bolsonaro brandissant Le Guide du zizi sexuel d’Hélène Bruller et Zep (Capture écran Globo)

Carnet de campagne : interviews, cas Lula au TSE, débat annulé et Bolsonaro contre Titeuf

La campagne pour l’élection présidentielle 2018, dont les deux tours se dérouleront les 7 et 28 octobre, bat son plein au Brésil. Les principales histoires de la semaine sont dans notre carnet de campagne.

Le TSE se penche sur le cas Lula

L'ancien président Lula, le 7 avril dernier (Agencia Brasil)

Des décisions importantes vont être prises ce vendredi au sujet de Lula par lors d'une session extraordinaire du TSE. Ses membres vont tout d'abord se pencher sur le plus important, la légalité ou non de sa candidature à la présidentielle. Le tribunal a jusqu'au 17 septembre pour rendre sa décision, mais tout laisse à croire qu'il fera connaître celle-ci au plus tôt, la diffusion des spots de propagande électorale télévisés et radiodiffusés devant débuter dès samedi (à 13h et 20h30). Concernant ces derniers, même si le TSE ne rend pas encore sa décision finale sur l'inéligibilité de Lula, il doit déterminer si le candidat du Parti des travailleurs (PT), même emprisonné, est autorisé à pouvoir y participer. Cet élément est important car la loi limite à 25 % le temps d'apparition dans les spots de propagande électorale de personnes autres que le candidat. Ainsi, Fernando Haddad, le plan B du PT, ne pourrait remplacer complètement Lula. Le tribunal doit aussi confirmer si l'ex-président est toujours interdit de débat avec les autres candidats et si son parti peut bénéficier des moyens distribués par le Fonds spécial de financement de campagne. Néanmoins, comme le détaille G1, toutes ces décisions, et surtout celle de l'inéligibilité de Lula, ne seront pas encore définitives, sa défense ayant la possibilité de faire appel devant le même TSE puis la Cour suprême brésilienne. A noter que le TSE, lors de cette même session, doit aussi décider si la candidature de Geraldo Alckmin (Parti de la social-démocratie brésilienne - PSDB) est valide (elle a été contestée par Henrique Meirelles, du Mouvement démocratique brésilien - MDB) ainsi que celle de José Maria Eymael (Parti social chrétien - PSC).

Le troisième débat des candidats annulé

Prévu lundi, le troisième débat entre plusieurs candidats du premier tour a été annulé par son organisateur, la radio paulistana Jovem Pan, a rapporté Destak. La raison ? L'absence de Jair Bolsonaro (Parti social libéral - PSL), qui a décidé de renoncer aux débats la semaine dernière, les jugeant contre-productifs. Cela ajouté à la situation du PT dont la candidature de Lula est toujours maintenue malgré son emprisonnement, ce qui empêche sa participation. L'émission proposée par Jovem Pan devait mettre aux prises les cinq candidats les mieux placés dans les derniers sondages, soit trois de moins que lors des deux premiers débats télévisés, qui en avaient convié huit d'entre eux. Le prochain débat, organisé par TV Gazete et l'Estadão, est prévu le 9 septembre.

Titeuf s’invite dans la présidentielle

Jair Bolsonaro brandissant Le Guide du zizi sexuel d’Hélène Bruller et Zep (Capture écran Globo)

Mardi 28 août, le candidat d’extrême droite Jair Bolsonaro (PSL) était l’invité du Journal national de Globo. Entre les thèmes d’économie et de sécurité publique, les deux présentateurs ont interrogé l’homme politique sur les différentes réflexions homophobes qu’il a pu prononcer par le passé. Bolsonaro a alors dégainé Le Guide du zizi sexuel d’Hélène Bruller et Zep, accusant cet ouvrage évoquant la sexualité pour les plus jeunes de faire partie d’un « kit gay » distribué dans les écoles publiques, incitant les enfants à l’homosexualité. Il avait déjà émis la même dénonciation concernant l’ouvrage en 2016, dans une vidéo diffusée sur sa chaîne YouTube. Le ministère de l’Education avait alors indiqué dans un communiqué de presse que l'ouvrage ne faisait pas partie du programme scolaire.

Le PT et le PR suspectés d’acheter des commentaires sur les réseaux sociaux

La justice du Minas Gerais et du Piauí a lancé des enquêtes cette semaine sur des allégations de paiements pour propagande illégale sur les réseaux sociaux. Selon des documents obtenus par O Globo, au moins 14 candidats du PT et du parti de la République (PR) sont suspectés d’avoir acheté des publications et commentaires favorables. Grâce à une application créée par l’agence Follow, dirigée par le député et candidat au Sénat du Minas Gerais Miguel Corrêa (PT), des influenceurs digitaux pouvaient partager des contenus élogieux créés par l’agence, moyennant rémunération. Selon G1, la pratique a été révélée sur un réseau par la journaliste et militante Paula Holanda, elle-même invitée par une agence de marketing numérique à envoyer des messages en échange d'argent. Paula Holanda a ainsi indiqué qu’elle avait accepté de relayer plusieurs contenus « de gauche et non partisans », mais qu’elle avait compris qu’il s’agissait d’assurer la promotion de politiciens lorsqu’il lui a été demandé de faire l’éloge du gouverneur du Piauí, Wellington Dias (PT), candidat à la réélection.

Ciro Gomes s'en prend à Jair Bolsonaro

(Capture écran Globo)

Mercredi 29 août, durant un événement de l'Association nationale des dirigeants des institutions fédérales de l'enseignement supérieur, Ciro Gomes (Parti démocratique travailliste - PDT) n'a pas mâché ses mots en évoquant Jair Bolsonaro (PSL). « C'est un mystificateur dangereux, un fasciste, un petit projet de sous-Hitler tropical. Il est aussi très mal préparé, alors qu'Hitler était au moins relativement intelligent », a-t-il ainsi déclaré, selon O Globo. Infomoney.com.br rappelle que quatre jours auparavant, le candidat du PDT avait annoncé qu'il ne chercherait plus à polémiquer concernant Jair Bolsonaro, afin de « ne pas paraître arrogant ». Ne s'en tenant toutefois pas à son opposant, Ciro Gomes s'en est également pris aux électeurs du candidat du PSL : « Celui qui vote pour Bolsonaro souhaite la mort du Brésil. Il veut que ma nation soit détruite. Pour moi, c'est être ennemi de la patrie. »

Geraldo Alckmin relativise le pouvoir du PCC

(Capture écran Globo)

Invité du Jornal Nacional de Rede Globo mercredi 29 août, Geraldo Alckmin, candidat à la présidentielle du PSDB, a voulu relativiser le pouvoir de nuisance du PCC (Primeiro comando da capital), l’un des principaux groupes criminels brésiliens, originaire de l’État de São Paulo. Pour l’ancien gouverneur de São Paulo, les leaders du PCC « ne continuent pas à donner l’ordre de crimes » depuis les prisons paulistes où ils sont incarcérés. Interrogé sur la montée en puissance du PCC, Geraldo Alckmin n'a reconnu aucun faille dans sa gestion d’ancien gouverneur et a déclaré que la politique de sécurité publique de l'État de São Paulo était un « exemple », rapporte UOL. Selon le site Poder360, l’équipe de campagne de Geraldo Alckmin a en tout cas dû refaire un de ses clips de campagne. Sur un drapeau du Brésil figurant dans le clip, la devise Ordem e progresso était remplacée par le numéro 1533, qui fait référence au PCC.

Marina Silva sur la défensive au Jornal Nacional

(Capture écran Globo)

Depuis lundi, les candidats les mieux placés dans les sondages (à l'exception de Lula, emprisonné) sont les invités du journal télévisé de Globo pour un entretien individuel de 27 minutes. Jeudi, c'était au tour de Marina Silva (Rede) de faire face aux questions piquantes du duo de présentateurs, William Bonner et Renata Vasconcellos. Particulièrement attaquée sur son manque d'envergure et celui de son parti, qui ne dispose aujourd'hui que de deux parlementaires et est souvent en proie aux divisions, l'ancienne ministre de l'Environnement du gouvernement Lula a répliqué qu'elle formerait un « gouvernement de transition », avec des membres de différents partis ayant des idées en commun. Au sujet des lourdes réformes en cours lancées par le gouvernement Temer (retraites...), Marina Silva a évité de donner une position concrète, souhaitant que le sujet fasse l'objet d'un débat élargi avec des experts, entreprises et représentants de la société civile. Dans son monologue final, la candidate de Rede a rappelé son parcours et son statut de mère de famille noire, dans une tentative de consolider son électorat féminin et de classes sociales défavorisées.

Report du jugement de Bolsonaro pour un discours raciste

Le Tribunal suprême fédéral (STF) a reporté mardi 28 août le jugement de Jair Bolsonaro, poursuivi par la procureure générale de la République, Raquel Dodge. Selon Agência Brasil, le député fédéral et candidat à la présidence de la République est accusé de racisme et de manifestations discriminatoires contre les quilombolas, les Indiens, les réfugiés, les femmes et la communauté LGBT. Une plainte avait été déposée contre Jair Bolsonaro le 13 avril dernier après un discours prononcé au club Hebraica de Rio. Selon le juge du STF Alexandre de Moraes, le procès devrait reprendre dès la semaine prochaine, le 4 septembre.

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