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Laure Quiquempois lors d'une présentation de pole dance (DR)

Laure Quiquempois, une Française de Rio sur la voie d’un succès mondial en pole dance

« Je vis pour mon art ». Tous les jours durant plusieurs heures, la Française Laure Quiquempois, 46 ans, danse. Pour elle ou pour les autres, à travers les cours qu’elle prodigue avec passion à ses élèves de Rio. Avec deux spécialités bien différentes dans lesquelles elle excelle et qu’elle associe parfois : le tango et le pole dance.

Le tango, Laure Quiquempois l’a découvert en 1996 à Paris, après des études de Sciences et techniques des activités physiques et sportives (Staps) qui l’ont conduit à intégrer plusieurs compagnies de danse contemporaine. La même année, elle remporte une bourse d’étude chorégraphique et part pour l’Argentine. Alors qu’elle n’aurait dû y rester qu’un an, elle ne rentrera plus jamais en France.

Près de 20 ans au Brésil

Trois ans plus tard, en 1999, elle est invitée au Brésil. « Je suis tombée amoureuse de Rio, la nature dans la ville, la ville dans la nature, ce peuple chaleureux, j’avais besoin de ça, de cette effervescence », raconte la danseuse à Bom Dia Brésil. La suite sera donc brésilienne : mariage avec un Brésilien en 2001, naissance de sa fille, Sarah, en 2004, et des cours donnés chez elle, et entre Catete (The Flying Room) et le Centro (Up Dance Studio).

Laure Quiquempois lors d'une présentation de tango (DR)

Mais Laure Quiquempois ne délaisse pas pour autant le tango pour la samba. Elle se dédie toujours à l’emblématique danse argentine jusqu’à ce qu’elle découvre le pole dance (ou pole sport) fin 2011. C’est un nouveau coup de foudre : « Cela ressemblait à ce que j’avais fait toute ma vie : des acrobaties, du yoga, de la méditation… J’y ai trouvé une pleine expression, un essor de pouvoir travailler seule car c’est parfois pesant d’être toujours à deux, on dépend de l’autre. »

A contre-courant des préjugés

Et la Française fait fi des nombreux préjugés qu’il peut y avoir autour du pole dance et de sa version des clubs de strip-tease qu’elle qualifie d’« exotique ». « Ce n’est pas une préoccupation pour moi, je n’ai rien contre, la sensualité apparaît de source en pole dance, mais toute activité avec le corps peut avoir une connotation sensuelle », juge-t-elle, rappelant que la discipline, en plein développement à travers le monde, pourrait devenir olympique ces prochaines années.

Laure Quiquempois retient surtout qu’il s’agit d’« une activité très importante pour les femmes, qui leur fait beaucoup de bien et que tout le monde peut pratiquer » - même les hommes, qui représentent 10 % de ses élèves. Très complète, pouvant s’accompagner de yoga et de méditation ou encore de pilates, la discipline fait travailler tout le corps à l’aide d’assouplissements et de renforcement musculaire notamment.

Numéro un mondiale de sa catégorie

Et la danseuse, qui situe son art entre exigence et authenticité, a rapidement rencontré le succès à la barre. Comme en tango où elle a été double championne du Brésil, elle a décroché ce même titre à trois reprises en pole dance, ainsi que celui de vice-championne d’Amérique du Sud. Aujourd’hui, elle est même première mondiale au classement de sa catégorie des plus de 40 ans. « C’est une fierté, cela met du baume au cœur d’avoir quelques résultats alors que j’y consacre autant de temps (cinq heures d’entraînement par jour, ndlr) », sourit-elle.

Après une 15e place au championnat du monde d’Amsterdam l’an dernier, c’est donc bien la plus haute marche du podium que Laure Quiquempois, qui représente le Brésil, visera le mois prochain à Tarragone, en Espagne. « Une médaille serait très satisfaisante avant de me mettre à la retraite de ce type de championnat », confie-t-elle, consciente des sacrifices financiers que ces compétitions lui demandent.

« La danse est le reflet de mon âme »

Sans statut d’intermittent du spectacle comme en France, il est beaucoup plus difficile d’être artiste au Brésil. C’est ainsi qu’outre une épuisante recherche de sponsors, Laure Quiquempois a lancé jusqu’à la fin du mois une campagne de financement participatif où chacun peut contribuer à l’aider à pouvoir participer au Mondial espagnol.

Là, elle y revêtira son costume de guerrière : « Avec ce personnage, c’est une partie de moi que j’ai mis en scène, c’est mon état du moment parce que ma forme d’expression personnelle n’est pas verbale, je m’exprime à travers le mouvement, la danse est le reflet de mon âme. »

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