Sign in / Join
A Rocinha, le 18 septembre 2017 (Agência Brasil).

Le calvaire des habitants de Rocinha

Depuis l’invasion de Rocinha dimanche 17 septembre et le début d’une lutte entre deux groupes de trafiquants pour le contrôle de la favela, les habitants sont pris au piège. Dans Estadão, une habitante raconte ce jeudi son calvaire. Sous un nom d’emprunt, Lucía explique que « dimanche, à 6 heures, les feux d’artifice ont commencé pour avertir que personne ne sorte de chez lui. À 9h30 les tirs ont débuté, les gens couraient, fermaient leurs commerces. (…) La police militaire n’intervenait pas. Les bandits passaient en criant : "Restez calmes, ça n’a rien à voir avec vous, c’est entre nous."

Les bandits comme les policiers nous confisquent nos téléphones pour voir ce qu'il y a dedans.

Ici, les bandits comme les policiers nous confisquent nos téléphones pour voir ce qu’il y a dedans. Les bandits veulent savoir si on a des vidéos ou des images d’eux. Les policiers veulent savoir si on aide les trafiquants. Les vidéos qui sont filmées par la fenêtre sont terrifiantes. Il y a de la cruauté des deux côtés. Les bandits sont là pour tuer ou pour mourir. »

Ils nous prélèvent 90 reais pour une bouteille de gaz. Ils taxent les patrons de supermarchés, ils taxent l'eau minérale.

Lucía explique aussi que la vie est devenue chère sous le contrôle de Rogério 157, le chef actuel des trafiquants de Rocinha : « Ses hommes nous prélèvent 90 reais pour une bouteille de gaz. Ils taxent les patrons de supermarchés, ils taxent l’eau minérale. Il y a eu des vols, des viols, des violences domestiques. Les gens ne peuvent pas porter plainte auprès de la police. L’UPP (NDLR : l’unité de pacification mise en place fin 2012) n’existe pas, elle reste dans la rue principale. »

Laisser une réponse