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Affiche du Festival d'Annecy (DR)

« Le festival de cinéma d'animation d'Annecy veut célébrer l'énergie culturelle du Brésil »

Le Festival international du cinéma d'animation d'Annecy a lieu du 11 au 16 juin. Et cette année, c'est la production brésilienne qui sera mise à l'honneur. Bom Dia Brésil s'est entretenu avec Marcel Jean, directeur artistique du festival, pour évoquer le dynamisme de la production brésilienne.

Pourquoi mettre à l'honneur l'animation brésilienne lors de cette 42e édition du festival d'Annecy ?

Marcel Jean estime qu'il était temps de mettre l'accent sur la dynamique production brésilienne (Lou Scamble)

C'est une décision longuement murie et la conséquence de toute une série de constatations faites au cours des dernières années. En 2013, le Brésil remportait le Cristal (équivalent d'une Palme d'or pour les films d'animation NDR) avec Rio 2096 de Luiz Bolognesi et le gagnait de nouveau en 2014 avec Le garçon et le monde d'Alê Abreu. A partir de ce moment-là, on a porté une attention particulière à la production brésilienne. En 2015, c'était cette fois-ci un court-métrage, Guida de Rosana Urbes, qui a été récompensé de deux prix (le prix Jean-Luc Xiberras de la première œuvre et la mention spéciale Fipresci NDR) à Annecy. On a donc constaté que la production brésilienne était de plus en plus soutenue et présente. Il était temps de braquer les projecteurs sur le Brésil.

Le Brésil est un terreau culturel fertile, connu d’abord pour sa musique, mais aussi pour son architecture, son cinéma, sa littérature, sa peinture, etc. Nous souhaitons que 2018 soit l’occasion de célébrer l’énergie culturelle du Brésil, nous souhaitons montrer comment ce grand territoire est une puissante source de création, comment les animateurs brésiliens ont su y puiser une expression singulière et forte.

En quoi consiste cet hommage ?

Chaque année, le festival met la cinématographie d'un pays à l'honneur. On prépare donc une série de programmes spéciaux pour poser un regard sur les classiques, mais aussi l'actualité de la production locale. Le pays est également présent dans la sélection de films présentés, mais aussi à travers les membres du jury ou encore des rencontres. Nous avons donc collaboré avec les organisateurs d'Anima Mundi (festival de films d'animation organisé chaque année à Rio et São Paulo NDR) pour préparer un programme d'animations brésiliennes. Dans la sélection officielle des longs-métrages, il y aura par exemple Tito et les Oiseaux de Gustavo Steinberg, Gabriel Matioli Yazbek Bitar et André Catoto Dias. Mais c'est également l'occasion de revenir sur des films qui ont marqué l'histoire de l'animation brésilienne, comme Le garçon et le monde et Rio 2096.

Comment peut-on expliquer ce boom de l'animation brésilienne ?

Ce que je constate c'est une forme de démocratisation de la production. Le Brésil est un pays aussi associé à un certain dynamisme qui permet le développement d'une animation de plus en plus forte. On observe le même genre de phénomène au Mexique, en Espagne, en Afrique du Sud où l'on assiste à un développement spectaculaire de la production. Cette année seront aussi diffusés des longs métrages provenant du Chili et de la Colombie. L'Amérique du Sud est très présente. Par ailleurs, le Brésil est un pays avec une population importante, une langue qui est très parlée dans le monde, ce qui favorise une production locale, notamment pour la télévision, du fait de son marché potentiel.

Quels sont les grands noms actuels de l'animation brésilienne ?

On peut évidemment mettre en avant Alê Abreu, qui a été nominé aux Oscars avec Le garçon et le monde, et aussi Luis Bolognesi. Mais le plus célèbre demeure Carlos Saldanha. C'est l'un des piliers du studio Blue Sky. Il a notamment conçu la trilogie de L'Âge de glace, mais a aussi fait connaître l'ambiance et la culture populaire brésiliennes grâce aux deux volets de Rio.

Pour découvrir l'intégralité de la programmation, consultez le site de l'événement.

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