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Paraiso do Tuiuti (Flickr/Riotur).

Participer aux défilés du carnaval de Rio, une « expérience féerique »

Assister au carnaval de Rio depuis les gradins du Sambodrome est déjà une expérience marquante. Mais défiler avec une école de samba en est une d’une toute autre intensité. « Participer, c’est assez facile, les gens n’y pensent pas toujours, explique Emma Monteiro da Rocha, guide de tourisme et photographe à Objectif Rio. Il suffit d’acheter son costume, ce qui permet d’aider à financer certaines écoles de samba, mais il faut frapper à la bonne porte. Toutes les écoles ne le proposent pas. »

Costume d'Imperio serrano qui était en vente cette année (DR).

Cette année, il était encore possible de trouver un costume (et donc une place dans une ala, une des sections du défilé) fin janvier chez neuf des 13 écoles de samba du groupe d’élite, à quelques jours seulement des défilés du Sambodrome. Veja Rio listait ainsi le 29 janvier les fantasias encore en vente, notamment chez Império Serrano, Unidos de Vila Isabel, Acadêmicos do Grande Rio, Estação Primeira de Mangueira, Mocidade Independente de Padre Miguel ou Acadêmicos do Salgueiro. Avec 500 reais comme prix d’attaque et entre 800 et 1 500 euros en moyenne.

« Une ferveur encore plus impressionnante vécue de l’intérieur »

Fleur Profinet, carioca d’adoption depuis début 2016, a frappé l’an passé à la porte de l’école Paraiso do Tuiuti avec un groupe d’expatriés franco-belge de l’association Rio Accueil : « On avait choisi une école promue dans l’élite des écoles de samba, ça nous avait beaucoup plu ». A l’arrivée, une « expérience féerique, avec une ferveur encore plus impressionnante vécue de l’intérieur », qui l’a incitée à défiler à nouveau en 2018 avec Paraiso do Tuiuti. Avec la volonté de pousser l’expérience un peu plus loin : « Je connaissais quelqu’un dans l’école, j’ai commencé à le contacter au mois d’août 2017 et en insistant un peu, il nous a trouvé une place sur un char en décembre dernier. »

Fleur et Anne-Marie sur le char de Paraiso (DR)

Fleur et deux amies se sont ainsi retrouvées déguisées en princesses portugaises dansant sur un galion portugais évoquant les temps de l’esclavage. « Il fallait quand même assumer le costume, observe-t-elle, et on est beaucoup plus exposé quand on est sur un char. Alors il vaut mieux s’investir en apprenant quelques pas de samba et en apprenant à chanter l’enredo ». « C’est très intense et assez physique, affirme Marie-Anne Carrier, qui était elle aussi sur le char de Paraiso do Tuiuti. Le défilé, c’est une sorte de cohue réglée comme du papier à musique. Le char bouge énormément et c’est un peu comme au théâtre, on a un rôle à jouer, on ne veut pas décevoir. »

Loin d’avoir déçu, Paraiso do Tuiuti a fait sensation cette année en terminant 2e du carnaval 2018 derrière Beija-Flor de Nilopolis, avec un défilé très politique. Ce qui a donné droit aux participants de parader une seconde fois au Sambodrome lors du défilé des champions, samedi 17 février. « Les gens étaient tellement fiers de cette 2e place, souligne Marie-Anne, et les permanents de l’école on vraiment apprécié qu’on vienne une deuxième fois, qu’on prenne leur défilé à cœur. »

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