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Lors de l'arrestation, le 7 avril (Policia Civil/DR)

Sur les 159 miliciens présumés arrêtés le 7 avril à Rio, 137 ont été libérés

Selon la police civile, il s'agissait du plus gros coup de filet jamais réalisé contre la milice de Rio. Dans la nuit du vendredi 6 au samedi 7 avril, l'opération Medusa avait vu les forces de l'ordre interpeller 159 miliciens, lors d’une soirée pagode dans une salle des fêtes de Santa Cruz (zone ouest de Rio). Quatre hommes qui assuraient la sécurité des lieux avaient été tués et 24 armes, des munitions ainsi que quinze voitures volées avaient été saisies sur place.

Mais le coup de filet a depuis pris du plomb dans l’aile : mercredi 25 avril, un tribunal pénal de Santa Cruz a maintenu 21 détenus en prison, mais révoqué la détention préventive de 137 des 159 personnes qui avaient été arrêtées. Selon UOL, le tribunal a accepté un avis du bureau du procureur de la République et du bureau du Défenseur public de l’État de Rio de Janeiro, indiquant que la majorité des personnes détenues lors l'opération n'avaient pas fait l'objet d'une enquête et n'avaient aucun casier judiciaire. Lors de l'audience, le ministère public n’avait enregistré un casier judiciaire que pour 11 des 159 détenus.

Pour le sous-défenseur public général de l’État de Rio de Janeiro, Rodrigo Pacheco, la prison préventive de la plupart des détenus était « indue » parce qu'ils étaient présents à la fête comme simples participants, sans lien direct avec la milice. « Nous continuerons à servir les familles des personnes qui ont été poursuivies, y compris à exiger de l'Etat la compensation due pour avoir passé 14 jours indûment en prison », a-t-il déclaré.

Une soirée pagode annoncée à la radio et sur Facebook

Pablo Dias Bessa Martins (Defensoria publico do estado do Rio de Janeiro)

Vendredi 20 avril, un artiste de cirque, Pablo Dias Bessa Martins, assisté par le Défenseur public général de l'Etat de Rio de Janeiro, avait déjà obtenu la levée de son placement en détention préventive. Lors d’une conférence de presse, il avait appelé les autorités à libérer d'autres innocents qui restent à la prison de Bangu. « L'injustice est un mot très fort et c’est ce qui a été commis contre nous. C'était une soirée dont la promotion était faite à la radio, sur Facebook et WhatsApp, comme beaucoup d'autres spectacles. C'était une soirée de pagode, je l'ai appréciée comme tous mes autres amis », avait-il dit indiqué à Agência Brasil.

Pour le ministère public, le bien-fondé de l’opération policière du 7 avril n’est pas remis en cause, comme il l’a fait savoir dans un communiqué : « Le texte de la demande de libération précise qu'il n'y a pas d'illégalité dans l'action de la police, ni dans la décision du tribunal qui a déterminé l'arrestation des 159 participants à la fête. » « La police civile a travaillé dans la légalité », a déclaré le commissaire Rivaldo Barbosa, chef de la police civile, cité par UOL. « Au moment de l’interpellation, il y avait assez d'indices pour le placement en détention. Si le ministère public et la justice estiment qu'il manque des preuves, nous allons continuer à enquêter. »

Dans un communiqué, le défenseur public a annoncé espérer que « maintenant qu'une plainte est déposée, le comportement imputé à chacun des accusés sera finalement exposé de façon individualisée, conformément à une procédure régulière, dans le but de garantir le respect des droits individuels constitutionnellement garantis à tous ».

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