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Mercredi 13 juin à Rio (Agência Brasil)

Trois mois après, l’assassinat de Marielle Franco reste sans réponse

Il y a trois mois, la conseillère municipale de Rio de Janeiro Marielle Franco et son chauffeur Anderson Gomes étaient assassinés, et la justice court encore après le (ou les) coupable(s). Ce mercredi 13 juin, Amnesty International Brasil a organisé une manifestation à Rio de Janeiro pour réclamer au ministère public de l'État de Rio de Janeiro davantage d’implication dans l'enquête, rapporte Agência Brasil. Le procureur général de Rio de Janeiro, Eduardo Gussem, a rencontré des membres d’Amnesty International, ainsi que la veuve et le père de Marielle. « Nous savons, sans aucun doute, qu’il s’agit d’un crime politique », leur a-t-il affirmé.

 

Marcello Siciliano (Agência Brasil)

Marielle Franco et Anderson Gomes ont été assassinés le 14 mars, et si l’enquête est couverte par le secret de l’instruction, plusieurs avancées ont fuité dans les médias brésiliens. On a ainsi appris que l'arme utilisée pourrait être un fusil-mitrailleur, qui aurait pu être détourné de l'arsenal de la police civile. Celle-là même qui mène l’enquête. Une dénonciation est par ailleurs à l’origine de la principale piste sur laquelle travaillent les enquêteurs : un témoin a affirmé début mai à la police civile que le conseiller Marcello Siciliano (Parti humaniste de la solidarité) et un milicien et ancien policier militaire, Orlando Oliveira de Araújo, sont impliqués dans la mort de Marielle Franco. Siciliano a été entendu par la police le 6 juin, mais cette piste semble patiner : les enquêteurs souhaitent désormais interroger Domingos Brazão, adversaire politique de Siciliano, sur son rôle éventuel dans la dénonciation.

« Je ne veux pas de bouc émissaire »

Le général Walter Braga Netto, chef de de l’intervention fédérale dans la sécurité publique de l’État de Rio de Janeiro, a critiqué mercredi 13 juin ces fuites dans les médias, car elles gênent selon lui la bonne conduite de l’enquête. Le même jour, le ministre de la sécurité publique, Raul Jungmann, a déclaré que les trois mois d’enquête étaient similaires à d'autres cas très médiatisés, tels que ceux du maçon Amarildo à Rocinha en 2013, et de la juge Patricia Acioli à Niterói, en 2011. Jungmann a appelé à « un peu plus de patience. Nous avons tout intérêt à ce que cette affaire soit clarifiée. Il y a une forte indication que le commanditaire et l’exécutant du crime soient liés aux milices. »

La veuve de Marielle Franco, Monica Benicio, a pour sa part expliqué à Agência Brasil qu'elle faisait confiance au travail de la police et déclaré que le secret de l’enquête était extrêmement important pour résoudre l'affaire : « Je ne veux pas de bouc émissaire, je ne veux pas que n'importe qui soit tenu pour responsable. Je veux que soit révélé qui a tué, qui a commandité le crime et quelles ont été les motivations du crime. »

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