Régulièrement, Bom Dia Brésil vous explique qui se cache derrière les noms de rues ou de stations de métro de certaines villes brésiliennes. Aujourd’hui : Juscelino Kubitschek.
Que ce soit sous son nom complet ou ses initiales, JK, l'ancien président brésilien a marqué le pays de son nom : la route reliant Brasília à Rio, celle entre Formosa et Fortaleza, des rues à São Paulo, Curitiba, Rio, Belo Horizonte, l'aéroport de Brasília. Certaines communes ont également adopté son nom : Presidente Juscelino et Presidente Kubitschek, toutes deux dans le Minas Gerais, ainsi que Presidente Juscelino dans le Maranhão.
Médecin puis homme politique
Juscelino Kubitschek est né le 12 septembre 1902, à Diamantina, dans le Minas Gerais. Son père est vendeur itinérant et sa mère enseignante. Il réalise des études de médecine à Belo Horizonte et ira même à Paris compléter sa formation en tant qu'urologue en 1930. L'année suivante, il intègre la police militaire comme médecin. Durant la Révolution constitutionnaliste, il se lie d'amitié avec Benedito Valadares, un homme politique. Il devient son chef de cabinet lorsque ce dernier est nommé gouverneur du Minas Gerais en 1933 ; le voici entré de plain-pied dans la vie politique.
La même année, il est élu député fédéral. Il perd cependant cette fonction lors du coup d'Etat instaurant l'Etat Nouveau de Getúlio Vargas en 1937. Juscelino Kubitschek reprend alors ses fonctions de médecin, avant d'être élu maire de Belo Horizonte de 1940 à 1945. Il collabore alors pour la première fois avec l'architecte Oscar Niemeyer, avec qui il conçoit le quartier nouveau - et désormais classé au Patrimoine de l'Unesco - de la Pampulha.
Un président dynamique
Par la suite, JK est élu dépuré fédéral pour le Parti social démocrate (PSD), puis est nommé gouverneur du Minas Gerais en 1950. Durant son mandat, il crée la Compagnie énergétique de Minas Gerais et met l'accent sur les infrastructures et l'industrialisation de l'Etat. Il se lance en 1954 dans la campagne pour la présidentielle, avec le slogan devenu célèbre « 50 ans en 5 ». Il en sort vainqueur en 1955 et se montre ambitieux pour le pays, planifiant 31 objectifs à atteindre durant son mandat. Parmi ceux-ci, un focus sur le développement du pays (éducation, transports, énergie, etc.) et la création d'une nouvelle capitale avec de nouveau l'aide d'Oscar Niemeyer, appuyé par Lúcio Costa : Brasília, qui sera inaugurée le 21 avril 1960. Le pays connaît alors une période de croissance économique.
En 1961, Juscelino Kubitschek cède sa fonction à Jânio Quadros. Il est cependant élu sénateur de l'Etat du Goiás en 1962. Mais en 1964, la dictature militaire est mise en place : il est suspendu de ses fonctions pour 10 ans. Il s'exile aux Etats-Unis puis en Europe. Lorsqu'il revient au Brésil, en 1967, il songe à reprendre la vie politique, s'opposant à la dictature. Mais le pouvoir en place l'en dissuade, agitant sous son nez des accusations de corruption.
Juscelino Kubitschek meurt le 22 août 1976 dans un accident de voiture, près de Resende (Rio de Janeiro). En 2012, la Commission de la vérité - qui enquête sur les crimes politiques commis durant la période de la dictature - du conseil municipal de São Paulo conclut que l'accident était en réalité un assassinat déguisé. L'hypothèse étant que le chauffeur du véhicule en aurait perdu le contrôle après avoir reçu une balle dans la tête. Une version que remet en cause la Commission nationale de la vérité en 2014, soulignant que la mort a bel et bien été accidentelle.