Régulièrement, Bom Dia Brésil vous explique qui se cache derrière les noms de rues ou de stations de métro de certaines villes brésiliennes. Aujourd’hui : le général Osório.
Des statues lui rendant hommage à Rio de Janeiro et à Porto Alegre, une station de métro carioca, le nom d’une rue dans de nombreuses villes, parmi lesquelles São Paulo (São Paulo), Manaus (Amazonas), Fortaleza (Ceará), Salvador (Bahia), Vitória (Espírito Santo), Cuiabá (Mato Grosso), Belo Horizonte (Minas Gerais), Recife (Pernambuco) ou encore Curitiba (Paraná). A n’en pas douter, le général Osório, militaire ayant participé de toutes les grandes batailles du XIXe siècle et homme politique, est un personnage historique ayant marqué le Brésil.
Sur les champs de bataille dès ses 14 ans
Manuel Luís Osório est né le 10 mai 1808 à Nossa Senhora de Conceição do Arroio – ayant par la suite pris le nom de son plus célèbre natif – dans le Rio Grande do Sul. Son père, Manuel Luís da Silva Borges, était un militaire remarqué et décoré. Evoluant dans cet univers, il a rapidement appris auprès des meilleurs hommes du sud-est du Brésil. Lorsqu’en 1822 débute la guerre d’Indépendance au Brésil, Manuel Luís Osório n’a que 14 ans. Son père, commandant du régiment de Salto, décide toutefois de l’emmener au front. Il s’engage vite comme volontaire. Le jeune homme s’avère vite habile et efficace lors des combats.
Si à la suite de ce premier conflit, il pense s’inscrire à l’Ecole militaire afin de se former, Manuel Luís Osório se doit d’abandonner ce projet. Le conflit s’apprête à éclater entre les Provinces Unies du Rio de la Plata (Uruguay, une partie de l’Argentine et de la Bolivie) à l’empire du Brésil. L’enjeu ? La possession par l’un ou l’autre de la province Cisplatine, correspondant actuellement à l’Uruguay et une partie du Rio Grande do Sul brésilien. La guerre Cisplatine dure trois ans, de 1825 à 1828. Le Brésil en sort perdant, devant abandonner l’équivalent de tout le territoire uruguayen, mais Osório se distingue de nouveau sur les champs de bataille et est nommé Premier lieutenant à la fin de la guerre Cisplatine.
Un stratège hors pair
En 1835, Manuel Luís se marie. C’est aussi l’année au cours de laquelle la guerre des Farrapos éclate. Durant 10 ans, les Farrapos se battent contre l’Empire brésilien pour conquérir l’indépendance du Rio Grande do Sul. Si au départ Osório est sympathisant du mouvement farroupilha, il rejoint les rangs de l’armée de l’empereur dès 1836, ne goûtant guère les velléités séparatistes des dirigeants de la toute jeune République Riograndense. Osório enchaîne les batailles : Porto Alegre, Bagé, Caçapava, région d’Herval. Il poursuit son ascension dans la hiérarchie militaire : en 1838, il est nommé capitaine, puis lieutenant-colonel quatre ans plus tard. Il est en charge des Armées lorsque le conflit contre le Paraguay se déclare en 1864. Les victoires brésiliennes sont nombreuses ; lors du plus grand combat, à Tuiuti, les troupes brésiliennes prennent l’ascendant sur les Paraguayens grâce aux tactiques de leur meneur.
Osório accumule dès lors les titres : il reçoit celui de Baron en 1866, puis de Marquis d’Herval en 1869, et est nommé maréchal des armées en 1877. Abandonnant les champs de bataille, il se lance - à l'invitation de l'empereur - dans une carrière d’homme politique et sera élu sénateur pour le Rio Grande do Sul, avant de devenir ministre de la Guerre dès 1878, poste qu’il occupera jusqu’à sa mort le 4 octobre 1879.