C’est l’événement du mois et de ce début d’année. Le 24 janvier, le Brésil devrait s’arrêter, accroché à la décision des trois juges de Porto Alegre chargés de confirmer ou non en appel la condamnation de Lula. Mais si cette dernière est bel et bien entérinée, « je ne pense pas que le pays tremblera », a estimé son prédécesseur, Fernando Henrique Cardoso, dans un entretien publié cette semaine par l’Estadao.
Pour l’ancien président brésilien, voir Lula derrière les barreaux serait évidemment détestable pour l’image du Brésil, mais « si le jugement se conclut par une condamnation, (le Parti des Travailleurs) devra l'accepter ».
FHC « effrayé » par le populisme de Lula
Fernando Henrique Cardoso n’est pas tendre avec celui qui lui a succédé au Planalto en 2002. Interrogé sur son opinion quant au fait de voir Lula continuer de caracoler en tête des sondages pour l’élection présidentielle malgré les poursuites judiciaires à son encontre, l’ancien chef de l’Etat a indiqué : « Dans des pays comme le nôtre, avec un niveau d'éducation relativement faible, les gens ont de nombreuses lacunes. Ceux qui donnent aux gens le sentiment qu'ils ont répondu à leurs besoins acquièrent une certaine permission de sortir du droit chemin. C'est effrayant, mais c'est ainsi. C'est le populisme. C'est la culture qui prévaut dans ces pays. »
Lula a été condamné en juillet dernier à neuf ans et demi de prison pour corruption passive et blanchiment d'argent par le juge Sergio Moro. Une condamnation en appel l’empêcherait ainsi de se présenter à la prochaine élection présidentielle d’octobre.