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Lors d'une inspection de travailleurs en situation d'esclavage (trabalhoescravo.org.br)

La « lista suja », le registre public des mauvais joueurs dans la lutte contre le travail esclave

L’ordonnance publiée le 16 octobre par le ministère du Travail brésilien souhaitait modifier l’accès à la lista suja, le registre des employeurs pris en flagrant délit de travail esclave, en soumettant sa publication à une décision du ministre du Travail. La Justice du District fédéral s’y est opposée et a réaffirmé que le ministère était tenu de publier cette liste. Les entreprises qui y sont citées n’y entrent qu'après avoir épuisé tous les recours devant la justice administrative. Elles y restent deux ans. La rédaction de Fantastico, émission de Globo, a eu accès à la dernière version de la liste, qui comprend 132 entreprises.

Un pacte national des entreprises contre l’esclavage

Pour Xavier Plassat, qui lutte contre le travail esclave avec la Commission pastorale de la terre, cette lista suja a un grand intérêt : « C’est devenu un registre public du travail esclave, qui a permis à des chercheurs d’analyser le sujet, souligne-t-il. Elle a permis de cibler les filières, les entreprises en infraction, les clients qui achètent les produits issus du travail esclave. Ça a débouché sur la création d’un pacte national des entreprises pour l'éradication du travail esclave. Dans l’économie, il n’y a pas que des gens aussi réactionnaires que les représentants officiels de l’agriculture au Brésil, il y a des grandes entreprises qui veulent moderniser, qui veulent des filières propres, car le marché mondial ne va pas leur pardonner ce genre de pratiques. »

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