Du 15 au 17 mars prochains, la capitale des Flandres accueillera la seconde édition du Lille Choro Festival à l’auberge de jeunesse Stéphane Hessel. Comme l’an dernier, le programme du week-end consacré à ce courant musical né à la fin du 19e siècle à Rio sera riche et varié. Le directeur artistique du festival, le multi-instrumentiste brésilien Roberto de Oliveira, donne plus de détails à Bom Dia Brésil.
La première édition du Lille Choro Festival l’an dernier a été un grand succès. Quel bilan en aviez-vous tiré ?
Cela a été en effet une grande surprise pour nous et plus qu’une réussite car nous sommes partis de rien, juste entre amis et musiciens (Rosivaldo Cordeiro, Osman Martins, Etienne Clément), avec notre courage et notre amour du choro. Sans être des professionnels dans l’organisation d’un festival, nous avons connu une grande expérience et même terminé dans le vert niveau financier. Quand on voit la qualité des participants que ce soit au niveau musical, avec notamment Raul de Souza, ou académique, avec Gilles Lapouge entre autres, c’était beaucoup de bonnes choses. Et cela, le public l’a tout de suite compris.
Quels programme et nouveautés pour cette seconde édition ?
On va partir du même principe que lors de la première édition, en suivant la devise de notre association, Açai, empruntée à Vinicius de Moraes : « La vie est l’art des rencontres ». Nous allons faire venir de nouveaux musiciens du Brésil et d’Europe, toujours sous le parrainage de Raul de Souza, qui va revenir fêter ses 65 ans de carrière avec nous. Parmi les groupes, on retrouvera le quatuor Murmurando, qui vient de chez moi, Fortaleza (Ceará), ou encore la Família Padua, une famille du Rio Grande do Norte qui joue du choro. Ils vont ainsi se rencontrer pour la première fois à Lille. Comme nous n’avons pas encore de subvention (une campagne de financement participatif a été lancée, cliquer ici pour faire un don, ndr), tous les musiciens étaient partants pour contribuer à payer eux-mêmes leurs billets d’avion. Cela m’a vraiment touché. Par ailleurs, l’une des particularités de ce festival, c’est donc de mélanger la musique avec le côté scientifique, en invitant des écrivains, des universitaires (Maud Chirio, Hervé Théry...), des journalistes, pour offrir un ensemble d’informations sur le Brésil et sa musique. Et à travers des master class (pandeiro, guitare, mandoline, cavaquinho...), nous essayons de sensibiliser le grand public au choro. Elles ne proposent pas que de la technique, mais aussi des rencontres musicales, avec Raul de Souza notamment. C’est ouvert à tous les niveaux, nous essayons de ne pas imposer de limites même s’il y a certains ateliers faits pour les musiciens. Et puis, comme l’année dernière, il y aura aussi une master class de samba gafieira, une danse de salon brésilienne qui tient ses racines dans le choro. Cela avait été l’une des plus suivies l’an dernier.
L’un de vos objectifs l’an dernier était de faire de Lille la capitale française du choro. Est-ce chose faite ?
C’était pour rire ! Ce serait prétentieux de le revendiquer, nous avons utilisé ce slogan lors de la première édition par rapport à l’histoire culturelle de Lille, qui avait été capitale européenne de la culture en 2004. Mais j’espère quand même qu’elle deviendra un jour la capitale française du choro ! Les master class que l’on a développées ont abouti à une rencontre de choro tous les quinze jours. On met à disposition des musiciens un lieu, l’auberge de jeunesse Stéphane Hessel, des partitions et des informations. On leur donne gratuitement un maximum de soutien en échange seulement de leur adhésion à l’association. Donc cela commence à prendre forme et nous pensons déjà à une troisième édition du Lille Choro Festival. Ce petit enfant est en train de grandir. C’est un grand défi, mais il nous apporte beaucoup de bonheur quand on voit tous ces gens rassemblés autour du choro.