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(Flickr/Agência PT)

Ça fait du ramdam au Brésil : Michel Temer, le président des mèmes

Avec entre 3 et 5 % d’opinions favorables depuis quelques mois, le président brésilien Michel Temer ne brille pas par son extrême popularité. Sauf peut-être auprès des créateurs de mèmes, pour lesquels il s’avère un excellent client depuis qu’il a remplacé Dilma Rousseff à la tête de l’État brésilien.

Dernière vague de moquerie en date sur les réseaux sociaux, les quelques mots prononcés par le président lors d’une cérémonie religieuse à Brasilia le 31 mai : Michel Temer s’est déclaré « illuminé » et a rendu « grâce à Dieu pour la fin de la grève des routiers ». Il n’en fallait pas plus aux réseaux sociaux pour réagir au quart de tour avec le mot-dièse #temeroiluminado.

O Iluminado étant le titre au Brésil de The Shining de Stanley Kubrick, certains Internautes se sont amusés à recréer l’affiche du film avec Michel Temer en lieu et place de Jack Nicholson, et en sous-titre « Temer, illuminé par les braises de l’enfer » :

Pour d’autres, l’occasion était rêvée d’ironiser sur un pacte avec le diable qu’aurait signé Michel Temer pour accéder à la présidence :

« #Temeroiluminado » prend conseil auprès du Démon. »

Déferlante de mèmes à la mi-2017

Pour le président, cette campagne de mèmes est la dernière en date d’une longue série, qui avait pris la forme d’une déferlante à partir à la mi-2017. Après la révélation d'un enregistrement impliquant l’entrepreneur Joesley Batista et Michel Temer en mai 2017, certains (parfois ouvertement proches du Parti des travailleurs) s’amusent d’une chute annoncée du gouvernement (qui n’interviendra pas), en détournant le programme de logement Minha casa, minha vida :

« Après avoir été dénoncé, Michel Temer lance un nouveau programme gouvernemental : Ma maison est tombée. »

D’autres s’amusent des péripéties de la politique brésilienne, dignes de la série House of Cards :

« - Temer va démissionner ?

- Michel Temer : dites au peuple que je reste, ah ah ah. »

Quelques semaines plus tard, dans un discours, Michel Temer explique avoir « de la fierté à être président. C’est une chose extraordinaire (…) Je ne sais pas comment Dieu m’a placé ici ». La dernière partie de la déclaration, « Não sei como deus me colocou aqui » en fait sourire plus d’un :

" Não sei como Deus me colocou aqui"

Gepostet von Thiago Rossetto am Dienstag, 27. Juni 2017

Deux mois plus tard, en août 2017, la chambre des députés vote pour ou contre le classement de la dénonciation contre le président. Pour @glaubermacario, la séquence est digne d’un épisode de l’émission MasterChef :

« Michel Temer dans l’expectative pour savoir s’il gagnera ou non dans l’épreuve de l’élimination. »

Reste que ces mèmes en série ne font pas toujours rire dans les couloirs du palais du Planalto. En mai 2017, comme le rapportait El Pais, les services de la présidence avaient ainsi envoyé une lettre à plusieurs sites producteurs de mèmes pour leur signaler que « les photographies mises à disposition par la présidence étaient libérées pour un usage journalistique. Pour tout autre usage, une autorisation du bureau de presse de la présidence de la République est nécessaire. »

L’opposition s’est jetée sur l’occasion, le PT de Lula et Dilma Rousseff mettant notamment à disposition sur son compte Flickr des images libres de droit du président Temer.

Et du côté des réseaux sociaux, quelle réponse apporter à cette invitation à lever le pied sur les mèmes ? Par de nouveaux mèmes : « Le Planalto attaque les mèmes et les mèmes attaquent le Planalto », twittait ainsi @ultimosegundo :

Sur cette photo prise lors d’un entretien avec Bill Gates, on voit le fondateur de Microsoft expliquer au président :« Non Michel, je ne peux pas couper l’Internet de ceux qui font des mèmes... »

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