Portées par le vent, les jangadas et leurs voiles multicolores glissent sur les eaux azur pour se rapprocher du récif corallien qui émerge à marée basse. Porto de Galinhas, élue à dix reprises meilleure destination de plage du Brésil par la revue Viagem e Turismo, sait se parer de ses plus beaux atours pour séduire le touriste fraîchement débarqué dans le Nordeste. Située à une heure de route au sud de Recife, cette petite cité balnéaire du Pernambouc tient son nom des temps de l’esclavage : alors appelée Porto Rico, on y criait « Il y a une nouvelle poule au port » pour signaler l’arrivée par bateaux d’esclaves.
Longtemps resté un simple village de pêcheurs, dépendant de la municipalité d’Ipojuca, Porto de Galinhas a connu un développement rapide à partir des années 1990. « Avant, il n’y avait rien ici, juste quelques maisons », explique Geraldo, qui promène les touristes dans son buggy depuis trente-neuf ans. Enotel, Nannai, Summerville, Beach Class, Marulhos, Serrambi : les resorts en front de mer se succèdent aujourd’hui, principalement sur les plages de Muro Alto et de Coupé.
Victime de son succès, Porto de Galinhas ? « Ça a beaucoup changé, c’est moins sauvage mais ça garde beaucoup d’attrait, avec de bonnes infrastructures pour une clientèle familiale ou pour des couples », souligne Aude Benzaken, de l’agence Brazil Ecotour. Les longues plages qui relèguent les rouleaux de l’Atlantique au-delà des récifs à marée basse sont en effet une bénédiction pour les familles avec des enfants en bas âge. Et une invitation à de longues promenades, paire de tongs à la main. Les buggys ne sont autorisés que sur les routes et sur quelques pistes sablonneuses derrière le cordon dunaire.
Piscines naturelles et hippocampes
Le clou du spectacle proposé par Porto de Galinhas, ce sont les piscines naturelles où l’on peut se prélasser à deux brasses de banc de poissons multicolores. Les touristes y sont conduits à marée basse, par des jangadas dont le nombre est contrôlé. En période de pont ou de vacances, il faut s’attendre à ne pas avoir que la compagnie des poissons dans les piscines, et une consultation du calendrier des marées peut être judicieuse pour préparer sa visite.
En poussant un peu plus au Sud, le pontal de Maracaípe offre l’escapade idéale à ceux qui souhaitent une communion avec la nature un peu plus intime. On embarque là aussi sur des jangadas, poussées à la perche par un jangadeiro qui vous fait découvrir l’estuaire du Rio Maracaípe. A marée basse, la mangrove révèle des berges où pullulent des crabes pas plus gros qu’un dé à coudre, et en se rapprochant de l’embouchure du fleuve, on est conduit à une anse où est protégée une population d’hippocampes. Les jangadeiros se chargeront de plonger pour pêcher un de ces fameux cavalo-marinho, l’exposer dans un bocal puis le relâcher. Avant de vous inviter à une baignade au bord de la plage de sable blanc de Maracaípe, à l’embouchure du fleuve. Là où bat encore le cœur du Porto de Galinhas sauvage.
Infos pratiques
Avion : l’aéroport le plus proche est celui de Recife, à environ 70 km de Porto de Galinhas
Quand y aller : l’été est la saison la plus sèche, la période d’avril à août celle où les hôtels baissent leurs tarifs.
Activités recommandées : promenade en jangada vers les piscines naturelles, circuit en buggy de pointe à pointe, promenade en jangada dans la mangrove du rio Maracaípe, excursion en catamaran à la plage de Carneiros.