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(Facebook/@Ursal)

Ça fait du ramdam au Brésil : à quand le grand soir pour l’Ursal, union soviétique latino ?

« Que pouvez-vous dire du Plan Ursal ? Avez-vous quelque chose à dire à la nation brésilienne ? » Lors du premier débat de la présidentielle brésilienne, jeudi 8 août, l’un des huit candidats présents, le fantasque et très à droite Cabo Daciolo (Patriota), a surpris son monde en évoquant le projet d’Union des républiques socialistes d’Amérique latine. A commencer par le destinataire de la question, le candidat de gauche Ciro Gomes (PDT), qui a répondu ne pas savoir ce qu’est le Plan Ursal, et a préféré tourner en dérision les propos de Cabo Daciolo : « La démocratie est un délice, mais elle a certains coûts », a-t-il répondu (voir l’extrait vidéo ci-dessous).

Selon la Folha de S. Paulo, c’est une sociologue, critique du Parti des travailleurs (PT) de Lula, qui a inventé le terme d’Ursal en 2001. A l’occasion d’une réunion du Forum de São Paulo, organisation qui regroupait des partis de gauche de différents pays d’Amérique latine, Maria Lucia Victor Barbosa a ironisé sur cette rencontre à laquelle participaient notamment Lula et Fidel Castro : « Mais quelle serait l’intégration sur le modèle Castro-Chavez-Lula ? Qui sait, la création d’une Union des républiquettes socialistes d’Amérique latine (Ursal) ? », écrit-elle dans un article publié le 9 décembre 2001. Ce qui avait à l’origine tout d’une plaisanterie a vite été pris au sérieux par une partie de la droite brésilienne et l’Ursal est devenue pour ceux qui redoutent une menace communiste au Brésil une théorie conspirationniste, documentée notamment sur le site dossieursal.com.

Pendant le débat du 8 août, la menace communiste n’a en tout cas pas semblé imminente, et si la cote de l’Ursal est montée en flèche, c’était d’abord pour la tourner en dérision. Le terme Ursal a été l’un des plus commentés sur Twitter pendant 24 heures, et il a inspiré de nombreux mèmes. Pour certains, l’Union faisant la force, la perspective d’une Ursal est particulièrement alléchante :

« Il y aura 9 Coupes du monde ;

Il y aura des plages sur l’Océan pacifique ;

Il y aura du shopping au Paraguai ;

Il y aura 19 miss Univers ;

Il y aura des novelas pour tous les goûts.

Je soutiens l’Ursal. »

Les internautes ont ainsi imaginé drapeaux ou passeports pour une Union soviétique latino symbolisée par un Bisounours (urso signifiant ours en portugais).

« Bonjour, compagnons de lutte. »

« Je n’ai pas résisté, j’ai fait le mien. »

D’autres ont rêvé à haute voix d’un petit père des peuples brésilien, en glissant Ciro Gomes dans les habits d’un possible président de l’Ursal, qui pourrait installer son palais à Sobral, rebaptisée Ciringrad :

« L’Ursal est créée. Nous avons déjà notre président et notre capitale. »

Manuela D’Avila, du Parti communiste du Brésil (PCdoB), a elle commencé à réfléchir à la composition du gouvernement.

« Profitant d'être à Buenos Aires, je vais inviter @DiegoAMaradona à être le ministre des Sports de l’Ursal. »

Mais le Brésil restant le Brésil, c’est dans le domaine du football que le projet Ursal a été jugé le plus excitant :

« Et voilà la sélection de l’Ursal. »

« L’Ursal est déjà nonuple championne du monde ! L'Europe ne gagnera plus jamais une Coupe du monde ! »

Footbalistiquement parlant, l’Union européenne aurait peut-être intérêt à se laisser gagner elle aussi par la menace communiste. Son équipe unifiée pèserait 12 titres mondiaux, 1 de plus que pour l’Ursal.

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