Si vous fréquentez les réseaux sociaux et des cercles brésiliens, vous n’avez pu échapper à cette photo. Un petit garçon, les yeux rivés vers le ciel, torse nu, de l’eau jusqu’aux genoux, sur la plage de Copacabana dimanche soir lors des feux d’artifice du Nouvel An. Signée du photographe brésilien Lucas Landau, le cliché en noir et blanc a été partagé des dizaines de milliers de fois par les internautes brésiliens, touchés par sa beauté.
Après un tel succès, le photographe a tenu à en donner le contexte. « Je travaillais (pour Reuters, ndlr), photographiant des personnes assistant aux feux d’artifice de Copacabana. Il était là, comme d’autres personnes, émerveillé. Je lui ai demandé son âge (9 ans) et son nom, mais je n’ai pas entendu à cause du bruit. Comme il était dans la mer (qui était glaciale), il était éloigné des autres personnes, je ne sais pas s’il était seul ou en famille », explique Lucas Landau sur Facebook. « Cette photo ouvre la porte à diverses interprétations, toutes légitimes, de mon point de vue. Il existe une vérité, mais je ne sais pas quelle est-elle. Dites-moi si vous savez qui est ce petit garçon s’il vous plaît », ajoute-t-il.
Après l'émotion, la polémique
Néanmoins, s’il a bouleversé la majorité des internautes brésiliens, le cliché a également allumé un débat, sur son interprétation justement. En effet, malgré l'absence d'identité du protagoniste, certains internautes y ont vu un petit enfant noir et torse nu, donc pauvre voire abandonné, et en ont fait le symbole du Brésil actuel. A l'image de Fatima Lacerda, sur Facebook : « Peut-être qu'il ne s'agit pas d'un garçon abandonné. Mais sur cette photo, il représente bien les millions de Brésiliens qui le sont. C'est triste, mais inutile de nier l'évidence. »
D'autres, au contraire, combattaient ce stéréotype, telle Mayara Assunção : « Sincèrement, nous devons arrêter de penser que tout enfant noir et torse nu est abandonné, triste, contrastant avec le bonheur des autres. (...) Vous ne savez même pas qui est ce garçon et vous ne voulez même pas le savoir. En 2018, moins de clichés sur les enfants noirs s'il vous plaît. »
« Tout est motif à dramatiser »
Sans oublier les personnes qui ont accusé Lucas Landau de vendre sa photo sans permission de la famille. Au final, le commentaire le plus juste vient sans doute, toujours sur Facebook, de Rodrigo Domingos : « Je vois un petit garçon heureux en regardant les feux d'artifice. Tout est motif à dramatiser. »
A noter que Lucas Landau a également pris le petit garçon en photo de dos :