Uber ne se laisse pas faire. La société américaine, accompagnée par Cabify et 99, est entrée en guerre ces derniers jours contre le projet de loi 28/2017 (PLC28) réglementant les applications de transport privé, actuellement en débat au Parlement brésilien.
Et elle a mis les grands moyens pour dénoncer ce qu’elle appelle la « lei do retrocesso » (« loi du retour en arrière ») : un spot de publicité diffusé sur Internet et les réseaux sociaux, un site dédié ainsi qu’un mot-dièse sponsorisé arrivant automatiquement en tête des tendances de Twitter.
Pour Uber et ses alliés, cette loi va tout simplement mettre fin aux applications de transport et priver de travail plus de 500.000 chauffeurs à travers le Brésil. Mais si le texte adopté en avril dernier par la Chambre des députés était en effet particulièrement contraignant, les rapprochant un maximum des taxis traditionnels, son passage par le Sénat cette semaine l’a finalement adouci.
Les mesures les plus contestées retirées
La Chambre haute brésilienne lui a retiré deux de ses mesures les plus contestées : l’obligation pour les véhicules d’utiliser une plaque d’immatriculation rouge (comme pour les taxis), et celles que le chauffeur soit propriétaire du véhicule et qu’il ne puisse exercer que dans sa ville. De même, le texte n’autorise plus les municipalités qu’à superviser le service proposé par les applications alors que la version originale leur permettait de décider si Uber et autres pouvaient exercer ou non sur leur territoire.
Parmi les autres mesures, approuvées par le Sénat, on retrouve l’obligation pour les applications de fournir leurs données aux mairies, dont les informations sur tous les chauffeurs. Ces derniers devront payer l’INSS et contracter des assurances dédiées au transport de passagers.
La guerre n’est pas terminée
Si ces amendements ont satisfait les applications de transport, la guerre est loin d’être terminée. Le projet de loi est de retour à la Chambre des députés et son auteur, le député PT Carlos Zarattini, a promis de batailler pour que toutes les mesures originelles de son texte retoquées par le Sénat soient adoptées. «Elles peuvent dépenser ce qu’elles veulent en publicité, l’intérêt des multinationales ne prévaudra pas ici», a-t-il prévenu, cité par UOL.