Tout le monde connaît la samba, ce symbole national du Brésil qui combine des rythmes africains et des mélodies européennes. Cependant, aviez-vous remarqué que c’est une musique avant tout jouée par des groupes entièrement composés d’hommes ? Qu'hormis quelques grandes chanteuses, la représentation des femmes se limite souvent à la Rainha qui danse à moitié nue en tête des cortèges du Sambodrome ?
Cette dimension très machiste de la samba est aujourd’hui remise en cause par des groupes de samba exclusivement féminins, qui composent, jouent, chantent et ameutent les foules ! L’excellent documentaire Breaking The Circle, réalisé par l’américain Tobias Nathan, raconte le parcours global des femmes dans la samba au Brésil. Et met notamment à l'honneur trois groupes talentueux.
Samba que elas querem
Samba que eles querem (Maria Magdalena Arréllaga)
Ce groupe de samba carioca, composé de huit femmes, a été créé par Silvia Duffrayer dans un moment purement instinctif. C’est en entendant qu’un groupe de samba avait éconduit un bar qu’elle décide de créer une roda de samba 100 % féminine. Pandeiriste et chanteuse, Silvia explique que les rodas des hommes ne tolèrent les femmes que pour chanter, et encore… il est évident qu’elles ne sont pas les bienvenues. Elle crée donc Samba que elas querem, qui va vite atteindre le million de vues sur Internet avec sa version féministe de la fameuse chanson Mulheres chantée par Martinho Da Vila. Leur roda de samba très talentueuse est aujourd’hui incontournable à Rio.
Prochain événement le dimanche 14 avril sur l'île de Gigoia à Rio, cliquez ici.
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Moça Prosa
Moça Prosa (Cris Vicente)
Moça Prosa est né grâce aux musiciennes et chanteuses Fabiola Machado et Jack Rocha, dans le quartier historique de la praça Mauá à Rio. Leur roda de samba, composée à l’époque de douze femmes, commence à la Pedra Do Sal en 2012. Derrière Moça Prosa, il y a l’envie de valoriser l’importance et l’influence des femmes sur la scène musicale brésilienne passée et présente, et notamment les femmes noires. Ainsi, leur répertoire musical rend hommage aux grandes figures féminines de la samba : Clara Nunes, Jovelina Pérola Negra, Beth Carvalho, Leci Brandão, Alcione, Elza Soares, Dona Ivone Lara, entre autres… Cela ne les empêche pas pour autant de jouer aussi des compositions de grandes figures masculines comme Cartolo ou Paulo César Pinheiro par exemple.
Prochain événement, le samedi 13 avril à Cinelandia à Rio, cliquez ici. Notez qu’au mois d’avril, vous pouvez les retrouver tous les mercredis soir à l'Arco do Teles.
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Sambadas
Sambadas (Marina Wang)
Sambadas est une roda de samba pauliste formée en 2015 par huit femmes, créée à l’occasion d’un événement pour la Journée des droits des femmes. Leur volonté est de saluer les guerrières de la samba et de lutter pour la mise en avant des femmes dans ce domaine. Le groupe propose un répertoire de chansons d’auteures et avant-gardistes qui ont marqué l’histoire de cette musique. Le groupe Sambadas ne joue pas seulement de la musique durant ses représentations. Elles proposent aussi un espace poétique, où sont proposées des relectures de grandes compositions sur le thème du genre, des activités des femmes dans le monde public et dans la musique. Elles révèlent et critiquent notamment les discours sur le genre des compositeurs masculins, et soulignent l’importance des femmes dans la création du langage musical des pandeiros. Constitué de femmes de diverses origines (noires, autochtones, blanches), Sambadas souhaite avant tout rendre hommage à la femme noire, des périphéries, et aux racines sociales et populaires de la samba, qui a été blanchie pour plaire aux classes privilégiées.
