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A Copacabana, samedi 29 septembre (Nicolas Coisplet/Bom Dia Brésil)

À Copacabana, les femmes avec Bolsonaro veulent « une page nouvelle » pour le Brésil

« Il va gagner, ça ne fait aucun doute. Dans la famille, on est trois femmes en âge de voter, et on est toutes pour Bolsonaro. » Evangélis, 44 ans, était à Copacabana avec ses trois filles samedi 29 septembre. Pour répondre à l’appel des femmes avec Bolsonaro, réponse au mouvement des femmes contre le candidat d’extrême droite, qui mobilisait des milliers de manifestantes dans le centre ville. A Copacabana, sur l’avenida Atlantica, la foule est moins dense qu’à Cinelândia, les femmes sont nombreuses, mais les hommes aussi, et l’appel à revêtir des t-shirts roses a été peu entendu : le jaune-et-vert du Brésil est largement dominant.

Sur le podium où des partisans de Jair Bolsonaro haranguent la foule face au Posto 5, alors que certains automobilistes encouragent les militants à coups de klaxon, on multiplie les slogans contre la gauche (« A nossa bandeira nunca sera vermelha », Notre drapeau ne sera jamais rouge), contre les médias (« Globo lixo, Veja lixo ») ou à la gloire du candidat à la présidentielle (« Ele sim », Lui oui, « Acabou o caos, o Mito chegou », Le chaos est terminé, le Mythe - surnom donné à Jair Bolsonaro - est arrivé).

« En finir avec les bandits dans la rue et la corruption »

Aurea, 75 ans, professeure retraitée, semble convaincue : « Je suis venue pour dire qu’il faut voter pour lui. Pourquoi pas ? Il veut proposer une page nouvelle pour le pays. Et pour ça, il faut en finir avec les bandits dans la rue et la corruption. Aujourd’hui, les gens ont peur dès qu’ils sortent de chez eux. » Aurea balaie les critiques sur les propos misogynes, homophobes ou racistes de Bolsonaro : « Dans la campagne, il y a un autre candidat, Ciro Gomes (PDT), qui est lui aussi habitué des écarts de langage. Et les médias n’en parlent pas, ou très peu. »

A Copacabana, samedi 29 septembre (Nicolas Coisplet/Bom Dia Brésil)

Un peu plus loin, Beatrice, 26 ans, explique que l’insécurité est le dossier sur lequel elle fait le plus confiance à Bolsonaro pour changer les choses. « On habite à Barra da Tijuca, et ma petite sœur a été braquée quatre fois en six mois, avec arme sur la tempe ou sur le ventre, ce n’est plus possible. » Elle aussi refuse de voir en Jair Bolsonaro un candidat machiste : « Sur l’égalité salariale homme-femmes, il n’a pas dit que les femmes ne méritaient pas la même chose. Il a dit que lors d’un recrutement, un chef d’entreprise peut préférer embaucher un homme, c’est son droit. »

« Les urnes électroniques, c’est la fraude »

Jair Bolsonaro peut-il remporter l’élection présidentielle ? Pour les militantes réunies à Copacabana, cela ne fait aucun doute, même si on appelle à manifester dans les rues dès le soir du premier tour, le 7 octobre prochain, parce que les « urnes électroniques, c’est la fraude ». Pour Jacqueline, 29 ans, qui habitude dans une favela de la zone ouest tenue par les milices, « Haddad qui monte dans les sondages, c’est des mensonges. Le PT veut faire du Brésil un nouveau Venezuela. Les femmes contre Bolso, c’est une gauche d’intellectuels, ils ne connaissent pas les problèmes des Brésiliens. »

Pour Aurea, le candidat du PSL est le seul capable de lui rendre un Brésil plus facile à vivre : « J’ai connu une époque où on était heureux au Brésil. On veut juste être heureux à nouveau. »

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