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Diaporama : la magie de la samba défile au Musée d’art de Rio

« Eu sou o samba, sou natural daqui do Rio de Janeiro. Sou eu quem leva a alegria, para milhoes de coraçoes brasileiros », chantait Zé Kéti en 1955. Ce qui donne en français:  « Je suis la samba, je suis originaire d'ici, Rio de Janeiro. Je suis celle qui apporte la joie à des millions de cœurs brésiliens. » Cette histoire d'amour entre la cidade maravilhosa et la samba, le Musée d'art de Rio (MAR) invite ses visiteurs à l'explorer depuis le 28 avril, avec une exposition créée spécialement pour célébrer son cinquième anniversaire : « O Rio do Samba : résistance et réinvention ». Une exposition que vous pouvez découvrir en cliquant sur la photo ci-dessus pour lancer un diaporama, et pour laquelle les conservateurs ont rassemblé près de 800 objets illustrant les relations entre le genre musical et les arts visuels. L'histoire de la samba du XIXe siècle à nos jours y est ainsi racontée à travers des œuvres de Candido Portinari, Di Cavalcanti, Heitor dos Prazeres, Guignard, Ivan Morais, Pierre Verger ou Abdias do Nascimento.

Le visiteur y découvre également des photographies de Marcel Gautherot, Walter Firmo, Evandro Teixeira, Bruno Veiga et Wilton Montenegro, des gravures de Jean-Baptiste Debret et Lasar Segall, des répliques des Parangolés d'Hélio Oiticica, et une installation de Carlos Vergara réalisée avec des restes de costumes de carnaval. Parmi les raretés exposées, on notera l’assiette en porcelaine utilisée pour jouer par le sambista João da Baiana et des bijoux originaux de Carmen Miranda.

Cinq œuvres spécialement créées pour l’exposition sont également présentées. A l’entrée du musée, Jaime Lauriano a gravé dans les pavés portugais les noms des ethnies africaines ayant été asservies au Brésil. Gustavo Speridião occupe pour sa part un mur avec une œuvre inspirée par la géographie de la samba à Rio, tandis qu’une installation vidéo de John Vargas présente la samba en tant que danse individuelle et collective. Ernesto Neto et Leandro Vieira, directeur artistique de l’école de samba Mangueira, ont réalisé une installation exposée dans le hall principal, qui conclut l'exposition. Mais le clou du spectacle est peut-être la passerelle qui conduit les visiteurs à la salle d'exposition. Cette passerelle a été agrémentée de paroles qui évoquent la samba, dont celles de Zé Kéti citées plus haut, extraites de la chanson A voz do morro. On la descend accompagné d’une œuvre sonore créée par le musicien Djalma Corrêa, qui commence par des battements de cœur bientôt synchronisés avec des rythmes samba, où l'on est invité à reconnaître tour à tour les multiples instruments utilisés, de la cuíca, au cavaquinho, en passant par le pandeiro ou le reco-reco.

Héritage africain, marginalisation et patrimoine

Vient ensuite l’exposition « O Rio do Samba » en tant que telle, qui s’articule en trois parties. La première, « De l'héritage africain au Rio noir », présente l'histoire des esclaves venus d’Afrique, et la diversité culturelle qu’ils ont réinventée sur le territoire de l'ancienne colonie portugaise. La deuxième partie, « De la place XI aux zones de contact », raconte le début du mouvement d'expansion vers les banlieues lié à l'augmentation de la population de Rio. Un mouvement qui a conduit d’abord à la marginalisation des artistes de la samba, avant que le rythme ne soit intégré à l’identité nationale à l’époque du président Getulio Vargas. La troisième partie, « La samba carioca, un patrimoine » traite de la transformation de la samba en spectacle. Le visiteur y découvrira bien évidemment un volet sur la tradition des écoles de samba, mais aussi des éléments plus surprenants sur les rythmes qui dérivent de la samba ou la réafricanisation du genre musical.

Les visiteurs qui souhaitent planifier leur visite ont un peu de temps devant eux, puisque « O Rio do Samba : résistance et réinvention » doit rester au MAR jusqu’au 31 mars 2019. Mais ceux qui veulent la voir à moindre frais doivent se presser davantage : à l’occasion des cinq ans du musée, l’accès à l’ensemble du MAR est gratuit jusqu’au 31 mai.

Musée d'art de Rio (MAR), Praça Mauá, 5 (Centro). Ouvert du mardi au dimanche, de 10h à 17h. Tél. : (21) 3031-2741, museudeartedorio.org.br