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A Mariana en 2015 (Agência Brasil)

La catastrophe de Mariana deux ans après : trois chiffres, trois infos

À Bom Dia Brésil, on aime les chiffres. Cette semaine, la catastrophe de Mariana (Minas Gerais) a retenu notre attention : le 5 novembre 2015, la rupture du barrage de Fundão, géré par la société minière Samarco, était à l’origine du plus gros désastre environnemental survenu au Brésil. Où en est-on deux ans après ? Début de réponse en trois chiffres marquants.

Une maison en ruine à Paracatu, Mariana, en novembre 2017. (Ph. José Cruz/Agência Brasil)

19 Le nombre de personnes (employés sur le site et habitants de la région) mortes après la rupture du barrage. Selon l'Estado de Minas, les familles des victimes auraient reçu de Samarco 100 000 reais d’avance pour les indemnisations et dix accords auraient été signés pour un montant de 9 millions de reais de réparation. Près de 500 000 personnes auraient été affectées par la catastrophe. L’eau courante a dû être coupée dans 39 communes. Sur le territoire de la ville de Mariana, trois districts ont été rayés de la carte : 250 familles ont perdu leur maison à Bento Rodrigues, 159 à Paracatu et 20 à Gesteira. Au total, plus de 1 200 personnes ont dû être relogées sur les 100 premiers kilomètres en aval du barrage de Fundão. La fondation Renova,  organisme chargé de piloter des actions de réparation des dommages causés par la catastrophe, s’est engagée à faire reconstruire à des endroits différents les trois communautés de Bento Rodrigues, Paracatu et Gesteira. Mais les habitants restent appelés à s’armer de patience : ces nouveaux villages ne devraient pas voir le jour avant 2019.

Le Rio Gualaxo do Norte, en 2017. (Ph. José Cruz/Agência Brasil)

88,9 % Selon une étude récente de la fondation SOS Mata Atlantica, c’est la proportion d’eau polluée qu'on trouve aujourd'hui dans le rio Doce, le grand fleuve qui a été contaminé après la catastrophe. C'est davantage qu'en 2016, lorsque la qualité des eaux du rio Doce était jugée mauvaise ou très mauvaise à 53 % des points de prélèvement. 34 millions de mètres cubes de résidus de minerai de fer avaient été rejetés lors de la rupture du barrage. Ils ont été portés par le rio Gualaxo do Norte sur 55 km, par le rio do Carmo sur 22 km, par le rio Doce sur 663 km pour atteindre la mer au niveau de la ville de Regência (Espirito Santo). L’impact sur la faune et la flore a été désastreux. Le fleuve est resté six mois sans lumière, en raison de la dissolution d’une partie des résidus minéraux. « Il y a eu comme une implosion de l’écosystème », a confié le biologiste Dante Pavan à BBC Brasil. Deux ans après la catastrophe, l’impact réel sur l’environnement reste difficile à mesurer. Les boues déversées par la rupture du barrage sont encore présentes partout : sur les berges des rivières et des fleuves, où elles font peser un nouveau risque de pollution en cas de pluie, dans les champs de certaines terres agricoles et à l’embouchure du rio Doce, où les fonds marins sont recouverts d’une couche de 3 à 4 cm de résidus. La fondation Renova a élaboré un plan de traitement de ces résidus. Il n’a été approuvé qu’en juin dernier.

Le barrage de Fundão, deux ans après la catastrophe. (Ph. José Cruz/Agência Brasil)

0 Le nombre de responsables condamnés pour la catastrophe. En novembre 2016, le ministère public fédéral a inculpé 21 personnes pour homicide involontaire. Le procès criminel a toutefois été suspendu, le temps d’analyser des écoutes téléphoniques que la défense des accusés estime illégales. Par ailleurs, Samarco n’aurait pour l’instant payé que 1,5 % des amendes auxquelles elle a été condamnée. Selon Metro, sur 70 pénalités infligées à la société minière, 68 font l’objet d’un recours. Samarco aurait pour l’instant réglé une amende de 5,9 millions de reais au Comité interfédéral, qui dépend du ministère de l’Environnement brésilien, ainsi que le premier des 59 versements d’une amende de 127 millions de reais infligée par le secrétariat à l’Environnement de l’État du Minas Gerais. Le montant total des pénalités pour lesquelles Samarco a déposé des recours s’élèverait à plus de 550 millions de reais.

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