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Michel Temer (Agência Brasil).

La décla de la semaine : « Le Brésil a tendance à prendre le chemin de l'autoritarisme »

La formule est de Michel Temer. Le président l’a prononcée mercredi, jour de célébration de la proclamation de la République, lors d'un discours à Itu (intérieur de São Paulo), une ville considérée comme le berceau de la République brésilienne. Michel Temer avait fait le déplacement pour défendre l'importance de la démocratie au Brésil. « Si nous n’honorons pas certains principes constitutionnels, notre tendance est de prendre le chemin de l'autoritarisme, celui d'une certaine centralisation. Le peuple brésilien a une certaine tendance à la centralisation », a déclaré Michel Temer.

Les propos du président interviennent à un moment où la candidature de Jair Bolsonaro, ouvertement nostalgique de la dictature militaire, rencontre un succès réel dans les sondages, et où un haut gradé de l'armée brésilienne, le général Mourão, a proposé en septembre dernier une intervention militaire pour apporter des solutions à la crise politique qui secoue le pays.

« Parce que le peuple le voulait »

Pour le président brésilien, des épisodes autoritaires tels que les gouvernements Getúlio Vargas ou la dictature militaire qui a sévi de 1964 à 1985 ne sont pas seulement le fruit « d'un coup d'Etat » mais sont survenus « parce que le peuple le voulait ». Pour éviter la répétition de ce type de dérive, Michel Temer a insisté à Itu sur le besoin de réformer l’Etat brésilien « en donnant davantage d'autonomie aux États et aux municipalités ».

Ses déclarations ont fait réagir certains proches du PT, le parti des anciens présidents Lula et Dilma Rousseff. « Il faudrait se souvenir que Temer, Eduardo Cunha et compagnie n'ont pas honoré certains principes constitutionnels lors du coup d’Etat contre Dilma », écrit Paulo Moreira Leite, directeur à Brasilia de Brasil247.com, un site d'information classé à gauche.

« Un pays n'a pas de tendance »

Interrogée par un autre site d'information, Nexojornal, Angela Maria de Castro Gomes, professeur d'histoire à l'Université fédérale fluminense, souhaite, elle, relativiser les mots du président Temer : « Pour l'historien, personne n'a tendance à quoi que ce soit. Cela n'existe pas. Un pays n'a pas de tendance, un peuple n'a pas de caractère. Ce sont des éléments de discours qui veulent en général légitimer une position en invoquant “le peuple”, “le Brésilien”, “ce pays” ou “cette société”. » Bref, pour l'historienne, Michel Temer a peut-être tendance à trop parler comme un homme politique.

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