L’homophobie a de beaux jours devant elle au Brésil. Surtout lorsqu’un juge de la Cour supérieure de justice (STJ), l’un des organes judiciaires les plus importants du pays, déclare, même sur le ton de la plaisanterie, que les hétérosexuels « n’ont plus aucun droit au Brésil » et qu’ils « sont en train de devenir une minorité ».
C’était lundi 4 décembre : João Otavio de Noronha participait à un séminaire sur les défis actuels du pouvoir judiciaire et notamment ses limites, a rapporté l’Estadão. Le juge affirmait que celui-ci ne pouvait être accaparé par les minorités et qu’en tant qu’hétérosexuel, il désirait lui aussi avoir accès à ses droits.
« Les homosexuels n’ont jamais revendiqué le moindre privilège »
Sa « plaisanterie » n’a évidemment pas plu à tout le monde. « Les homosexuels n’ont jamais revendiqué le moindre privilège. Ils réclament une égalité des droits garantie par de nombreux traités internationaux ainsi que par la Constitution. Ils ne devraient pas faire l’objet de plaisanterie. Il existe une violence très grave contre les personnes LGBT », a déploré Renan Quinalha, professeur de droit, auprès de la Folha de S.Paulo. « Quand (João Otavio de Noronha) fait une telle affirmation, il perpétue un système qui dévalorise une grande partie de la population. C’est au minimum un manque de respect », a réagi pour sa part le militant LGBT Iran Giusti.
Pour sa défense, João Otavio de Noronha a précisé qu’il avait toujours respecté les droits des minorités, en particulier ceux de la communauté LGBT, et rappelé qu’il avait été le premier juge brésilien à reconnaître officiellement une union homosexuelle.