« On est habité par ça. » Depuis 2004, Laurent Fabri vient tous les ans à Rio superviser les projets éducatifs soutenus par Graines de Joie, qu’il préside, active également en Roumanie et au Burkina Faso. Le mois dernier, le Marseillais était accompagné par le parrain de l’ONG, le nageur et médaillé olympique Frédérick Bousquet, afin d’assister à une nouvelle inauguration : le centre de formation professionnelle « Santissima Trinidade », à Campo Grande.
Six mois de travaux
Déjà gérant de trois crèches communautaires, le prêtre de la paroisse Santa Rita da Cassia, le père Mauricio Mesquita, comptait sur cet établissement « pour occuper les jeunes et les adolescents l’après-midi après l’école », indique Laurent Fabri à Bom Dia Brésil. Les 80 futurs étudiants issus de ce quartier populaire de l’ouest de Rio « vont pouvoir apprendre un métier puisqu’il y aura des cours de plomberie, électricité, cuisine, coiffure, informatique, dessin, mais aussi d’anglais », détaille-t-il.
Le projet, qui a vu un ancien bâtiment démoli pour laisser place à une nouvelle structure en seulement six mois, a été financé par Graines de Joie, avec toujours le soutien des fondations Air France – ce sont des salariés de la compagnie aérienne qui sont à l’origine de l’ONG en 1998 – et Saint-Gobain Initiatives. Cette dernière, à travers les filiales brésiliennes de Saint-Gobain, est intervenue principalement pour les travaux à entreprendre en payant la main d’œuvre et les matériaux.
L’éducation, un investissement prioritaire
« Près de 26 tonnes de produits ont été offertes ainsi que la toiture », raconte à Bom Dia Brésil Marie-Charlotte Bailly, manager du contrôle de gestion chez Saint-Gobain à Rio. En tant que co-marraine du projet, elle l’a supervisé de A à Z : « J’ai accompagné l’architecte et géré la relation entre Graines de Joie et les travaux. »
Pour la Française, le financement de projets éducatifs tels que celui-ci est fondamental. « Le Brésil ne résoudra pas ses problèmes sans investir dans l’éducation », estime-t-elle. Et particulièrement dans les quartiers populaires de Rio. « J’ai découvert que les crèches par exemple étaient des havres de paix pour les enfants, qui vivent une réalité très compliquée, dans un milieu très triste, souligne-t-elle. On améliore leur quotidien d’une manière très impressionnante et cela fait chaud au cœur, c’est très gratifiant. »
Cinq projets en 2018
Cette année, le centre de formation professionnelle de Campo Grande n’est pas le seul projet carioca auquel contribue Graines de Joie. En partenariat avec des associations locales, l’ONG est également à l’œuvre pour financer un aménagement sécuritaire de deux crèches du Complexo do Lins de Vasconcelos (zone nord), les transports d’une colonie de vacances de la communauté de Pavão-Pavãozinho (Copacabana), les ateliers de formation de jeunes filles mères de la communauté de Mangueirinha (Duque de Caxias) et enfin un atelier de capoeira à la Rocinha.
En France et en particulier à Marseille, où siège Graines de Joie, la mobilisation pour récolter des fonds continue également avec un programme de parrainage d’enfants de Rio, des courses de la solidarité ainsi que des échanges avec trois lycées de la cité phocéenne aidant eux aussi au financement des projets : l’École de Provence, l’École Sainte-Thérèse de l’Enfant Jésus et le Collège-Lycée Saint-Joseph les Maristes. Ce dernier établissement va notamment envoyer en juillet prochain une douzaine d’élèves en échange pour découvrir le centre de Campo Grande.