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L'album Panini de l'édition 2018 de la Coupe du monde de football (Twitter/Caio Garcia)

Ça fait du ramdam : l'album Panini de la Coupe 2018 met la fièvre aux Brésiliens

Au Brésil, on sait qu’une Coupe du monde de football est à l’approche lorsque la course aux autocollants Panini est lancée. Et au Brésil, c'est chose sérieuse que de collecter les 681 précieuses images afin de compléter son album en vue de la compétition organisée en Russie. Une quête du Graal quasi professionnelle dans laquelle sont lancés enfants, mais aussi adultes, depuis quelques semaines, et qui ne manque pas de faire parler d'elle dans la presse et sur les réseaux sociaux.

Les deux attachés parlementaires en plein échange (Capture d'écran)

Un échange polémique

On se serait cru dans une cour d'école... Et pourtant c'est bien en plein coeur d'une assemblée législative que deux attachés parlementaires ont récemment été pris en flagrant délit d'échange de vignettes durant une session. L'image est très vite devenue virale, bien qu'accompagnée d'informations souvent erronées. Celle récurrente étant d'affirmer que l'échange avait eu lieu durant le vote concernant la demande d'habeas corpus de Lula. Il s'agissait en réalité d'une session à l'assemblée législative de Rio. Si l'image a dans un premier temps beaucoup amusé, les conséquences ont quant à elles déclenché une vive polémique, les deux attachés parlementaires ayant été démis de leurs fonctions par les députés Carlos Osorio (PSDB) et Tio Carlos (SDD) à cause de cet épisode. Plusieurs internautes rappellent notamment que les fonctions des attachés parlementaires ne sont pas de « participer activement aux sessions mais d'apporter leur aide en cas de besoin ». D'autres s'en prennent au système politique : « S'il s'agissait de députés échangeant des dollars, justice aurait-elle été rendue si rapidement ? », « Et les députés qui passent leur temps à dormir durant les sessions, eux on ne les embête pas ? », « Alors dans ce pays on peut détourner de l'argent en toute impunité, mais on est puni pour un échange de vignettes....». Avant de rappeler que ce ne sont pas les premiers employés à s'égarer un peu de leur mission durant leur temps de travail : « Que celui qui n'a jamais regardé une vidéo de petit chat mignon sur YouTube durant son service leur jette la pierre... » déclare ainsi l'un d'entre eux dans un commentaire d'un article de G1. Le député Jânio Mendes a conclu avec humour : « Wanderson (député du Psol ndlr) est collectionneur, mon fils aussi. J'apporte des figurines pour échanger avec lui (en-dehors de l'assemblée). Quel mal y a-t-il à ça ? J'en profite pour dire que si quelqu'un a une brillante, je l'échange contre 20 autres ».

Le porte-monnaie mis à contribution

Mais la fièvre Panini n'a bien évidemment pas atteint seulement le milieu de la politique. Sur Twitter, gabyzika résume la situation :

« Après le Carnaval et Pâques il est temps de se concentrer sur ce qui compte vraiment... C'est ça, remplir son album de vignettes de la coupe ». Et si cet album est considéré comme un divertissement pour certains, il a tout de même un coût non négligeable puisque chaque pochette de cinq images coûte deux reais et qu'il y a 681 cases à remplir. Mais les internautes ne voient pas à la dépense pour atteindre leur objectif :

200 reais en paquets d'autocollants // 30 reais de vêtements

Les images brillantes au centre de toutes les convoitises

Et parmi celles faisant monter les enchères : les fameux autocollants brillants, réputés comme étant les plus difficiles à trouver et que les collectionneurs chassent comme de l'or. Et nombreux sont les internautes se plaignant de ne parvenir à les trouver alors que leur album est presque complété.

 « Autocollants brillants : Où ils naissent ; Comment ils se reproduisent ; Existent-ils vraiment ? La semaine prochaine dans Globo Reporter. »

 « Il semble que Lava Jato (l'opération anti-corruption ndlr) prépare une offensive pour enquêter sur le manque de figurines brillantes de l'album de la Coupe sur le marché. » La rareté fait la cherté et certaines personnes peu scrupuleuses sont prêtes à céder leurs images pour des sommes parfois élevées (une image contre 10, 3 à 5 reais l'image). Ce qui ne manque pas d'éveiller l'attention des internautes.

« Il y a des gens qui demandent des bitcoins et un rein en échange des étiquettes brillantes. »

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