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Samedi 31 mars, à l'Arena Corinthians (Flickr/Sociedade Esportiva Palmeiras)

Football : tout ce qu’il faut savoir sur le Brasileirão 2018

Après la fin des championnats régionaux la semaine dernière, pas de repos pour les équipes de football brésiliennes qui débutent dès ce week-end le championnat national. Pour se mettre à la page des attractions du Brasilerão 2018 à venir, Bom Dia Brésil s’est adressé à Simon Balacheff, le monsieur foot brésilien du site spécialisé Lucarne Opposée.

Les Corinthians peuvent-ils être de nouveau champions ?

On pouvait encore en douter avec le départ de leur buteur, Jô, pour le Japon, qui a été si important pour le Timão la saison dernière. Mais on a vu au cours du championnat paulista, qu’ils viennent de remporter, qu’ils étaient encore solides. La force des Corinthians, c’est un collectif bien huilé malgré l’absence de grands craques. Ce n’est pas spectaculaire, mais c’est efficace.

Quels sont les autres favoris pour le titre cette saison ?

Il y a tout d’abord Palmeiras, qui a fait exploser le mercato : Marcos Rocha (défenseur), Weverton (gardien), Lucas Lima (milieu), Gustavo Scarpa (milieu)… C’est l’équipe qui a le plus de craques du championnat, elle a doublé tous les postes.

Il y a ensuite le Grêmio, vainqueur de la Copa Libertadores la saison dernière. A voir, mais il reste de bons joueurs : Arthur (milieu), Marcelo Grohe (gardien),  Pedro Geromel (défense), Everton (attaquant)…

Flamengo a aussi de très bons joueurs, mais ce club, c’est le PSG et l’OM à la fois. Il y a une crise à chaque mini-glissade, c’est l’instabilité permanente. Avec Diego (milieu), Diego Alves (gardien), Henrique Dourado (attaquant), Lucas Paqueta (attaquant), il y a néanmoins une équipe pour jouer le titre.

Puis il y a Santos qui joue éternellement le titre aussi. C’est une équipe qui se repose elle sur ses jeunes issus du centre de formation. On va voir ce qu’ils vont faire, mais avec notamment avec le retour de l’attaquant Gabriel Barbosa, je pense qu’ils seront forts et finiront dans le top 5.

Enfin, il y a Cruzeiro qui s’est bien relevé de sa chute après ses derniers titres de 2013 et 2014 grâce à Mano Menezes sur le banc. Ils ont remporté la Copa do Brasil l’an dernier, ont fait un très bon championnat mineiro qu’ils ont remporté. C’est une équipe sérieuse qui joue intelligemment grâce à son meneur de jeu uruguayen, Giorgian De Arrascaeta, dont on devrait entendre parler à la Coupe du monde.

Quels sont les outsiders qui pourraient sortir du lot cette année ?

Ce sont toujours les mêmes, ces gros clubs qui ne vont pas très bien ces derniers temps. Il y a le São Paulo FC de Nenê et Valdivia, qui a connu surtout un problème psychologique ces deux dernières saisons ; Fluminense, qui a vendu les deux tiers de l’équipe mais détient un certain savoir-faire ; Vasco da Gama et Botafogo, qui ont des groupes taillés pour être outsiders comme on l’a vu durant le championnat carioca ; et l’Atlético mineiro, même s’il n’est plus trop ambitieux en raison de la débandade connue aussi bien par sa direction que sur le banc. Des joueurs importants sont partis (Fred, Robinho…), mais il a encore des moyens financiers, à lui de briser cette très mauvaise dynamique. Enfin, il y a l’éternel locataire du milieu de tableau l’Atlético Paranaense ou encore Chapecoense, qui s’est plus que remis du drame qui l’a touché.

Quels clubs risquent de jouer le maintien ?

Outre les quelques gros qui peuvent se casser la figure, je vois le Sport Recife, pour qui la situation est très compliquée, ayant perdu beaucoup de joueurs, mais aussi les deux clubs de Salvador, Vitoria et Bahia, des spécialistes du maintien. Parmi les promus, l’Internacional est de retour avec des joueurs de qualité, de même que l’América Mineiro, qui a un beau collectif. En revanche, pour Parana et Ceara, cela risque d’être chaud.

Pourquoi les clubs de Rio et de São Paulo ont-ils des trajectoires aussi différentes ?

Globalement, les clubs de Rio connaissent beaucoup d’instabilité. Je pense que cela doit être dû au folklore carioca, cette folie qui fait dérailler facilement… Néanmoins, si les clubs de São Paulo roulent bien pour la plupart en ce moment, ce n’est pas aussi calme que cela en a l’air. Mais de manière générale, on retrouve le caractère des deux villes dans l’ADN de leurs clubs, São Paulo la sérieuse, Rio la folle…

Comment peut-on qualifier le niveau du championnat brésilien, par rapport à la Ligue 1 par exemple ?

Je suis convaincu que nos deux championnats sont équivalents en termes de niveau. Si on enlève le PSG et Monaco, la Série A brésilienne vaut la Ligue 1 française voire la Série A italienne. Les Corinthians, Palmeiras, Flamengo n’ont rien à envier à Lyon ou l’OM. Le Brasileirão est un championnat qui s’est pas mal modernisé en termes d’infrastructures également, sauf peut-être pour les entraînements. S’il y a énormément de matchs pendant l’année, surtout en raison des championnats régionaux, il y a aussi des effectifs très importants et toutes les compétitions se valent. Remporter un championnat régional permet de sauver une saison parfois.

Les clubs brésiliens iront-ils loin en coupes sud-américaines ?

Pour la Copa Libertadores, il y a de belles écuries, donc il y a de quoi faire de belles choses. La Copa Sulamericana est plus piégeuse parce que ce sont des matchs aller-retour dès le début, mais les clubs brésiliens font toujours partie des favoris. De manière générale, Argentins et Brésiliens sont les grands favoris sur le papier de ces compétitions, mais il y a tellement de surprises…

Ne risque-t-on pas de voir de nouveau cette saison des clubs privilégier une compétition plutôt qu’une autre ?

C’était le choix du Grêmio la saison dernière avec la Copa Libertadores, mais j’ai trouvé cela petit joueur parce qu’il avait l’effectif pour jouer sur tous les tableaux. Je pense que cette saison, c’est jouable de bien figurer à la fois en championnat et en coupe pour Palmeiras et Flamengo, moins pour les Corinthians. Néanmoins, les paramètres sont plus contraignants en Amérique du Sud qu’en Europe, avec les longs déplacements, les ambiances dans les stades adverses…

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