Vous êtes restés loin de l'actualité ce week-end ? Pas de panique, Bom Dia Brésil revient sur les principales informations de ces derniers jours.
Libération de Lula : un long dimanche de bras de fer entre juges
Lula a failli sortir de prison dimanche 8 juillet. En fin de matinée, Rogério Favreto, magistrat de garde à la cour d’appel fédérale TRF-4, a accepté un habeas corpus demandé par les avocats de l’ancien président brésilien et ordonné sa sortie de prison le jour même. Motif de la libération ? Les droits de pré-candidat à la présidence de Lula ne seraient pas respectés, car il ne peut pas faire campagne comme les autres en étant incarcéré.
Quelques heures plus tard, le juge Sérgio Moro, qui avait condamné Lula à 9 ans de prison pour corruption passive et blanchiment d’argent en première instance (peine élevée à 12 ans et 1 mois en appel), a affirmé que Rogério Favreto n’avait pas la compétence pour libérer l'ancien président dans cette affaire et qu’il n’appliquerait pas la décision.
Le juge Rogério Favreto, dont l'Estadão rappelle qu’il a été affilié au Parti des travailleurs de 1991 à 2010, a alors pris un deuxième arrêt pour réitérer sa demande de libération de Lula. Puis c’est, João Pedro Gebran Neto, rapporteur du jugement en appel au TRF-4, qui a rendu un arrêt invalidant la décision de Rogério Favreto et maintenant l'ancien président en prison. Le juge Favreto a alors rendu un troisième arrêt pour demander une nouvelle fois la libération de l’ancien président dans un délai d’une heure. Dans la soirée, le président de la cour d’appel, Carlos Eduardo Thompson Flores, a lui aussi désavoué Rogério Favreto et décidé que Lula devait rester en détention.
« Un conflit notoire entre juges »
Les réactions politiques ont bien sûr accompagné ces démêlés judiciaires. Dans le camp pro-Lula, l’ancienne présidente Dilma Rousseff appelait ainsi le juge Sérgio Moro, censé « être en vacances », à « obéir à la décision » du juge Favreto. L’ancien maire de São Paulo, João Doria, relevait, lui, que Rogério Favreto avait été affilié au PT pendant près de 20 ans et que sa décision était le symptôme d’un système judiciaire au service des partis. Sur Globo News, la professeure de droit Silvia Batini, de la fondation Getulio-Vargas, livrait une analyse moins politique : selon elle, ce tumulte de décisions contradictoires relevait d’une « situation de conflit notoire entre juges apparemment compétents ».
Le maire de Rio coupable de prendre soin de ses fidèles ?
Le ministère public de l’État de Rio de Janeiro a annoncé vendredi 6 juillet qu’une enquête allait être menée sur des privilèges que le maire de Rio, Marcelo Crivella, aurait accordé à des fidèles d’églises évangéliques. Marcelo Crivella est lui-même pasteur de l’Église universelle du royaume de Dieu. Selon O Globo, le maire de Rio aurait reçu plusieurs religieux, à qui il aurait présenté des fonctionnaires municipaux pour faciliter l’accès de leurs fidèles à certaines interventions chirurgicales ou pour résoudre certains problèmes de fiscalité lié aux bâtiments occupés par les religieux. L’enquête doit déterminer si Marcelo Crivella a fait preuve d’improbité administrative et d’abus de pouvoir. Alors qu’un groupe de conseillers municipaux d’opposition souhaite lancer une procédure d’impeachment, le maire se dit « victime d’intolérance religieuse ».
La croissance brésilienne freinée par la grève des chauffeurs routiers ?
La grève des chauffeurs routiers aura un impact sur la croissance de l’économie brésilienne. D'après G1, les économistes avaient anticipé une amélioration de l'économie entre avril et juin par rapport aux trois premiers mois de l'année. Mais leurs projections sont désormais en baisse : les prévisions de croissance du PIB au deuxième trimestre sont passées de +1 % à environ +0,2 %, alors qu’au cours des trois premiers mois de l'année, le PIB n’avait augmenté que de 0,4 %, un résultat jugé plutôt faible. Les chiffres du deuxième trimestre n’ont pas encore été intégralement publiés. Les résultats du mois d’avril laissaient espérer le passage à une croissance plus robuste, mais les premiers chiffres de mai et juin montrent que la reprise devrait être plus lente qu’attendu. En mai, la production industrielle a notamment diminué de 10,9 %, soit la plus grosse baisse depuis décembre 2008.
La Seleção est rentrée de Russie
Après la défaite 2-1 contre la Belgique en quarts de finale de la Coupe du monde vendredi 6 juillet, la majeure partie de la délégation brésilienne a atterri à Rio de Janeiro dimanche matin. Une foule de fans les attendaient à l’aéroport Galeão, où ils ont pu apercevoir le sélectionneur, Tite, et les joueurs Casemiro, Douglas Costa, Gabriel Jesus, Geromel, Philippe Coutinho et Taison, mais pas Neymar. Ce dernier a commenté l’élimination du Brésil sur Instagram. « C’est le moment le plus triste de ma carrière. (…) Il est difficile de trouver la force de retourner jouer au fooball », a-t-il notamment affirmé. Quant au sélectionneur Tite, il pourrait rester en place : la fédération brésilienne a annoncé être prête à renouveler son contrat.