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Illustration Forum do Amanhã/DR

Ça fait du ramdam : le Brésil va-t-il changer de drapeau ?

Le Brésil veut du changement dans ses institutions, mais sera-t-il prêt à troquer jusqu’à son propre drapeau ? Le designer brésilien d’origine allemande Hans Donner a anticipé ce vent de renouveau en présentant la semaine dernière, lors d’un forum sur l’avenir du Brésil à Tiradentes (Minas Gerais), un nouvel étendard pour sa nation d’adoption.

La version proposée par le designer à l’origine des thèmes d’ouverture des novelas de Globo depuis 30 ans n’est pas radicale pour autant : le vert du fond y est dégradé, du plus clair au plus foncé de gauche à droite, et le mot amor (« amour ») est ajouté devant ordem e progresso (« ordre et progrès ») sur la bande blanche du ciel étoilé, allant de bas en haut et non plus du haut vers le bas.

Le drapeau auriverde et ses origines françaises

Pour rappel, le drapeau brésilien détient une origine très française puisque l’étendard que l’on connaît aujourd’hui n’est qu’une actualisation de celui dessiné par le peintre Jean-Baptiste Debret après l’indépendance du pays en 1822. Au centre du losange jaune sur fond vert figurait alors le blason impérial de Dom Pedro 1er.

Quand le Brésil devient républicain en 1889 – ce que nous commémorons ce mercredi 15 novembre, Raimundo Teixeira Mendes, dont la nouvelle proposition de drapeau est adoptée, remplace simplement ces armoiries par une sphère bleue représentant le ciel nocturne doté d’autant d’étoiles que d’Etats brésiliens – d’autres seront ajoutées au fur et à mesure. Disciple du positivisme, il y ajoute sur une bande blanche deux des trois éléments de la devise du courant de pensée français : « L’amour pour principe, l’ordre pour base, le progrès pour but ».

Le manque d’amour est comblé

Il manquait donc bien l’amour et Hans Donner l’a ajouté. « Cette idée exprime un sentiment plus positif. L’objectif est de commencer ici à sauver la solidarité qui ne peut manquer dans le symbole d’une nation », a expliqué le designer, cité par la Folha de S.Paulo. « Sauver l’amour au centre de notre symbole est une petite modification qui changera la manière dont nous nous percevons en tant que nation. Qui ne sait d’où il vient ne peut pas savoir où il veut aller. L’amour est notre point de départ, c’est le principe qui manquait pour que nous atteignions le progrès », a renchéri Eduardo Rombauer, l’organisateur du Forum do Amanhã.

La proposition de Hans Donner et de ses acolytes est très sérieuse : une pétition a été lancée et si elle atteint les 100.000 signatures, elle sera envoyée au Parlement pour que le drapeau puisse être modifié via une loi ordinaire - son graphisme n’est pas inscrit dans la Constitution. Mais, toujours très réactif et drôle, l’Internet brésilien s’est dit que lui aussi pouvait proposer une nouvelle version du drapeau auriverde. Et voici quelques résultats :

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