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La 2e édition de .Futuro Rio a attiré près de 450 personnes (T. Farache/R. Mangolin/.Futuro)

« Il y a un vrai boom des start-up au Brésil »

Innovation et transformation digitale. C’est sur ces deux thèmes que les participants à la 2e conférence .Futuro Rio étaient invités à réfléchir les 17 et 18 mai derniers. Un événement piloté par MOX Digital, société fondée par une Franco-Brésilienne établie à São Paulo, Maria Pidner, et deux Français installés à Rio, Olivier Mourier et Xavier Leclerc. Bom Dia Brésil a rencontré Xavier Leclerc et évoqué avec lui l’impact de la transformation numérique au Brésil. Interview.

Xavier Leclerc (T.Farache/R.Mangolin/.Futuro)

Comment est née la société MOX Digital ?

Nous avons rencontré Maria avec Olivier il y a quatre ans. Fin 2014, après s’être installés à Rio, on a commencé à discuter tous les trois. Maria était spécialiste des relations institutionnelles, Olivier consultant en stratégies de transformation et j’avais travaillé pour Facebook et Google en France. On trouvait que le monde des start-up était très dynamique au Brésil, mais que les entreprises étaient plus lentes à suivre les évolutions liées au marketing digital. On a donc eu l’idée de créer une structure qui fasse le lien entre les start-up, les entreprises de technologie, le monde universitaire et institutionnel et les entreprises en transformation. Avec pour objectif d’accompagner les professionnels dans la transformation digitale.

Vous vous êtes fait connaître avec la conférence .Futuro Rio. Quel est son concept ?

On a décidé de créer cet événement pour montrer qui nous sommes, ce dont on est capable et ce qu’on aimerait proposer au marché. Il y a déjà plein d’événements sur la technologie, mais ils sont souvent concentrés sur une industrie ou un type de fonction. .Futuro Rio est transversal, on y invite les participants à penser le futur. Pendant deux jours, on utilise une scène unique pour raconter une histoire, illustrée par le témoignage de nos intervenants. Avec plus de 55 intervenants, le rythme est soutenu. Mais on fait aussi en sorte de créer du contact entre les participants. On demande à nos intervenants de rester avec nous les deux jours. En 2017, pour la première édition, on avait eu 350 personnes sur deux jours et on avait gagné le prix de l’entreprise innovante de l’année décerné par le Lide (groupe d’entrepreneurs de Rio de Janeiro). Cette année, on essaie d’enfoncer le clou. On accueille 450 personnes sur les deux jours. On propose ce qu’on appelle des dégustations technologiques pour expérimenter le futur, avec des démonstrations de robots par exemple.

MOX Digital prépare également des conférences .Futuro dans d’autres villes brésiliennes...

On veut décliner notre marque sur des événements thématiques. On ne va pas décliner notre événement de Rio à l’identique à Curitiba, Belo Horizonte ou São Paulo. .Futuro Rio est l’événement généraliste, mais on prépare Mobilidade.Futuro, qui doit se tenir à Belo Horizonte fin 2018, et Educação.Futuro qui est prévu à São Paulo pour début 2019. On travaille aussi sur RP.Futuro, pour parler du futur des relations publiques et sur Marketingdigital.Futuro, pour évoquer l’avenir du marketing digital.

En quoi l’économie brésilienne se distingue-t-elle de l’économie française pour la transformation digitale ?

En France, l’État s’est impliqué pour accélérer le mouvement vers l’innovation : on a la Banque pour le développement industriel qui finance l’innovation en France et qui permet de faire des choses sensationnelles. On est l’un des écosytèmes les plus dynamiques. Au Brésil, le marché n’a pas encore atteint la même maturité. Il y a quelques grosses start-up qui ont réussi, qui ont formé beaucoup de gens. On en est encore à une phase intermédiaire, où les institutions, des organismes comme la Fondation Getulio-Vargas, commencent à s’intéresser à l’innovation. Mais il y a de plus en plus de VC (venture capitalists, sociétés de capital risque), la Banque nationale pour le développement économique et social a lancé son plan Internet des choses. Ça commence à se structurer. Facebook a choisi São Paulo pour ouvrir son premier centre pour l’innovation dans le monde, ce n’est pas un hasard. Il y a un vrai boom des start-up au Brésil.

Y compris à Rio ?

La caractéristique de Rio au Brésil, c’est que c’est la ville de la recherche. Il y a 19 universités, on y trouve la plus grande concentration de doctorants du Brésil pour 100.000 habitants. C’est sûrement lié au fait que Rio est l’ancienne capitale du Brésil. Le grand enjeu pour Rio aujourd’hui, c’est de réinventer son modèle, en passant de la recheche et développement à la recherche et innovation. Ici, il y a beaucoup de super entrepreneurs. On eu la chance d’en inviter quelques-uns à .Futuro Rio : Marcelo Sales, un des cofondateurs de Movile, qui a plus de 46 entreprises, Marcelo Sampaio, qui créé le système d’exploitation Endless, qui est devant Windows en Indonésie, Lindalia Junqueira, qui a créé Juntospelorio, Karin Breitman qui a fondé une start-up rachetée par HP. Et il y a beaucoup de projets et de nombreux espaces de coworking : Malha, qui travaille sur le futur de la mode, Nex, la Fabrica de start-ups, il y a un projet de loi d’innovation pour la ville de Rio. Il se passe beaucoup de choses ici et on espère apporter notre modeste contribution.

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