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L'île de Paquetá (P.ROUBAUD/BOM DIA BRESIL)

Paquetá, un petit paradis à une heure de Rio de Janeiro

Embarquer pour l’île de Paquetá, c’est embarquer pour un autre Rio. C’est quitter l’intense métropole et préférer, pour quelques heures, un moment de tranquillité à l’ombre des palmiers. Cette petite île d’environ deux kilomètres de long, qui fait aussi partie de la municipalité, est située au beau milieu de la baie de Guanabara.

Pour s’y rendre il faut prendre le ferry depuis la Praça XV. Pour 6 reais, celui-ci mène lentement – compter environ 50 minutes - mais sûrement jusqu’à l’île. La traversée débute en passant sous le pont reliant Rio à Niterói, puis le bateau traverse la baie, profonde et calme, qui donne à voir la belle singularité des lieux, tout en pains de sucre et dense mata atlântica.

Air de vacances

L'île de Paquetá (P.ROUBAUD/BOM DIA BRESIL)

Un air de vacances flotte dans le ferry. Il y a peu de touristes étrangers, c’est très brésilien avec des vendeurs de boissons et autres sandwichs naturais. Euphoriques, les enfants sont impatients de débarquer. Les gens se retrouvent en famille, les glacières remplies de « bebidas bem geladas » prêtes à être dégustées les pieds dans le sable. Marcelo, habitant de Jacarézinho, vient souvent passer une journée à Paquetá avec son épouse Katia. Il adore raconter que « c’est le quartier le plus sûr de Rio ». Quiétude garantie.

C’est l’explorateur français Nicolas Durand de Villegagnon qui inscrit l’île de Paquetá pour la première fois dans un registre en débarquant dans la baie de Guanabara en 1555. Des siècles plus tard, le charme de cette île a poussé Dom Pedro I, empereur du Brésil, à faire du petit îlot, aussi nommé ilha dos Amores, son lieu de villégiature lorsqu’il désirait s’éloigner de Rio. Paquetá est d’ailleurs connue pour avoir attiré nobles et bourgeois, et avoir inspiré de nombreux artistes, notamment l’oeuvre romantique bien connue de Joaquim Manuel de Macedo A Moreninha.

Ambiance populaire

L'île de Paquetá (P.ROUBAUD/BOM DIA BRESIL)

Aujourd’hui l’on croise quelques pêcheurs et des familles venues profiter du week-end pour fêter un anniversaire. L’île prend des airs de petit village où tout le monde se salue. Paquetá, principalement résidentielle, vit au rythme des débarquements et embarquements du ferry venant de Rio. Ici, pas de voitures, tout se fait à pied, en voiturette électrique ou à vélo.

Pour la pause déjeuner, rien de mieux qu’un poisson grillé accompagné d’un bon jus de fruit les pieds dans le sable de la plage de morerinha. Wagner, serveur dans un restaurant, conseille aux curieux de faire le tour de Paquetá à pied, largement faisable en une journée. « C’est le meilleur moyen d’admirer la vue à chaque coin de l’île », d’entrer dans les petites églises et de contempler les petites placettes.

Baignade déconseillée

L'île de Paquetá (P.ROUBAUD/BOM DIA BRESIL)

Le seul hic de ce coin de paradis, et il est quand même conséquent, c’est la baignade. En effet, il est fortement déconseillé de plonger dans les eaux de la baie, car la majeure partie des égouts cariocas s’y déversent. Une eau impropre et polluée que regrettent les habitants de Paquetá, à l’image de Bruno, la cinquantaine, qui se remémore des souvenirs d’enfance « à une époque où la baignade était un délice dans cette grande piscine si calme ».

En 2015, avant les jeux Olympiques, la mairie de Rio avait déjà pour projet de dépolluer la baie et de rendre ses lettres de noblesse à la baie de Guanabara. Pas de nettes avancés depuis. En attendant des jours meilleurs, il faut finir la journée en admirant le coucher de soleil, confortablement installé dans la pelouse du parc Dark de Mattos, au bout de l’île.

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