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Ricardo Boechat (Capture d'écran Band)

Ça fait du ramdam : la mort de Ricardo Boechat, journaliste adulé par les Brésiliens

Lundi matin, Ricardo Boechat disparaissait à l'âge de 66 ans dans un accident d'hélicoptère. Alors qu'il effectuait un vol entre Campinas, où il venait de donner une conférence, et São Paulo, l'appareil a heurté un camion sur le Rodoanel. Le pilote et le journaliste sont tous deux morts sur le coup.

Presse écrite, radio, télévision : en presque 50 ans de carrière, Ricardo Boechat a exploré toutes les sphères du journalisme. Il était dernièrement présentateur du Jornal da Band, à la tête d'une émission sur la radio BandNews FM et chroniqueur pour la revue Istoé.

A l'annonce de son décès, l'émoi a été vif à travers le Brésil. Car Ricardo Boechat était l'un des journalistes, si ce n'est le journaliste brésilien le plus respecté. Son ami et collègue sur BandNews FM, le journaliste sportif Milton Neves, a rendu hommage à un grand professionnel sur son compte Twitter.

 « Est mort le PLUS GRAND journaliste du Brésil de quelque média que ce soit. Il m'avait baptisé de "faux prophète", et il m'avait même déjà fait des blagues, comme quand il avait changé mes résultats. Grand Boechat ! Grand ami ! »

Un professionnel respecté de tous

Autre collègue de Ricardo Boechat, Alexandre Garcia a également rendu hommage au journaliste, selon lui « un modèle de journalisme courageux ». « J'ai eu l'honneur de le remplacer au sein de l'émission Bom Dia Brasil, il y a deux décennies. Repose en paix, mon ami, accompagné par la gloire d'avoir bien rempli ta mission. »

Des personnalités politiques telles que Jair Bolsonaro ou encore Marina Silva ont également déploré l'accident. Cette dernière souligne notamment que Ricardo « Boechat manquera énormément au journalisme, encore plus dans un moment comme celui que traverse le pays ». Car le journaliste était reconnu pour son style direct, régulièrement teinté d'humour, qui n'épargnait personne. Il avait notamment vivement attaqué en 2015 le pasteur Silas Malafaia, s'en prenant à l'intolérance religieuse, l'accusant notamment d'être un « imbécile » et de « voler l'argent de ses fidèles ». Un de ses grands faits d'armes.

Certaines autres de ses déclarations sont entrées dans l'histoire. Telle celle-ci sur la classe politique brésilienne : « Nous, Brésiliens, malheureusement, connaissons depuis des dizaines d'années, le niveau de la classe politique qui nous gouverne. Le niveau est si déplorable que plus personne n'en attend grand-chose ». Ou encore celle-ci de 2018 sur le Brésil : « Dans les démocraties qui peuvent mériter d'être nommées ainsi, sérieuses, l'Etat est entre les mains de la société. Dans les démocraties qui n'ont pas de sens, la société est entre les mains de l'Etat. Le Brésil est entre les mains de ces gens ».

Mais il était aussi une personne accessible, qui partageait beaucoup avec les spectateurs. Il avait par exemple évoqué très franchement en 2015 la période de dépression qu'il traversait. Une franchise qui plaisait largement au public. Ainsi, sur Facebook, un internaute, Leandro, loue « son caractère honnête », mais aussi « cette impression qu'on avait que c'était monsieur tout le monde, qui savait parler à tous : les puissants et les petites gens ». Une autre internaute explique avoir dû arrêter sa voiture ce matin lors du lancement à 7h30 de la première émission sans Boechat aux commandes, « tellement elle pleurait ».

Ricardo Boechat et sa Twingo

Peut-être fruit de ses lointaines origines du Jura, le Carioca Ricardo Boechat, avait voué une passion folle à la très française Twingo de Renault, qu'il évoquait régulièrement dans ses émissions. Une voiture pas prétentieuse et discrète, selon lui. Une manière aussi de révéler sa simplicité qui ne manquait pas de lui attirer l'affection du public. Celui qui se revendiquait athée avait su s'attirer le respect de tous, notamment « parce qu'il aimait son prochain », a rappelé sa veuve lors de la veillée funéraire organisée dès lundi soir au Musée de l'Image et du Son, à São Paulo.

(Ricardo Boechat/Instagram)

Autre vedette de la télévision brésilienne, la présentatrice Fátima Bernardes a invité tout le monde à s'en souvenir de cette manière : « souriant et faisant ce qu'il aimait ».

 

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Melhor lembrar dele assim: sorrindo e fazendo o que amava. #ricardoboechat #rip

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