Ils étaient attendus. Près de deux mois après les derniers sondages, les instituts Ibope et Datafolha ont dévoilé successivement, lundi et mercredi, deux nouvelles enquêtes d'opinion sur le premier tour de la présidentielle 2018. Et les positions n'ont pas bougé, avec ou sans Lula. Le premier chiffre donné est celui d'Ibope, le second de Datafolha, un seul est proposé s'il est similaire dans les deux sondages.
Lula favori avec 37 % à 39 % des intentions de vote
Avec l'ancien président, ce dernier, qui représente le Parti des travailleurs (PT), est largement leader avec 37 % et 39 % des intentions de vote (39 % chez les femmes), devant Jair Bolsonaro (PSL, 18 % et 19 %, 13 % chez les femmes), Marina Silva (Rede, 6 % et 8 %, 10 % chez les femmes), Ciro Gomes (PDT, 5 % dans les deux sondages), Geraldo Alckmin (PSDB, 5 % et 6 %) et Alvaro Dias (Podemos, 3 % dans les deux sondages). Le reste des candidats recueillent entre 0 et 2 % d'intentions de vote.
Sans Lula, Bolsonaro est en tête avec 20 à 22 %
Dans un scénario où Lula ne pourrait concourir et devrait laisser sa place à Fernando Haddad, les cartes sont rebattues, mais restent similaires aux derniers sondages : Jair Bolsonaro (20 % et 22 %), Marina Silva (12 % et 16 %), Ciro Gomes (9 % et 10 %), Geraldo Alckmin (7 % et 9 %), Fernando Haddad (5 % et 4 %), Alvaro Dias (3 % et 4 %) et le reste entre 0 et 2 %. A noter que le pourcentage de votes blancs et nuls passerait de 16 % et 11 % avec Lula à 29 %-22 % sans Lula.
Au second tour, Lula serait large vainqueur et la lutte serait très serrée en son absence
Pour le second tour, une enquête MDA diffusée lundi montre Lula largement vainqueur quel que soit son adversaire (49,5 % à 20,4 % contre Geraldo Alckmin, 50,1 % à 26,4 % contre Jair Bolsonaro, 49,8 % à 18,8 % contre Marina Silva). Dans un scénario sans Lula, mais avec Jair Bolsonaro, le candidat du PSL est engagé dans une lutte extrêmement serrée (29,4 % à 28,2 % contre Ciro Gomes, 29,4 % à 26,4 % contre Geraldo Alckmin, 29,3 % à 29,1 % contre Marina Silva), avec à chaque fois une intention de vote blanc et nul majoritaire. Un sondage Datafolha montre lui des chiffres bien différents dans un scénario sans Lula, avec un Jair Bolsonaro battu dans tous les cas de figure, sauf contre Fernando Haddad (38 % à 29 %). Les autres résultats : des défaites 45 % à 34 % contre Marina Silva, 38 % à 33 % contre Geraldo Alckmin, 38 % à 35 % contre Ciro Gomes.
Lula et Bolsonaro sont aussi les candidats que les électeurs rejettent le plus...
Ibope et Datafolha ont également effectué un sondage sur le rejet des candidats, c'est-à-dire pour lesquels les personnes interrogées affirment qu'elles ne voteraient pour rien au monde : Jair Bolsonaro est en tête (37 % et 39 %, 43 % chez les femmes), devant Lula (30 % et 34 %, 33 % chez les femmes, contre 16 % et 21 % pour Fernando Haddad), Geraldo Alckmin (25 % et 26 %, 23 % chez les femmes), Marina Silva (23 % et 25 %, 23 % chez les femmes) et Ciro Gomes (21 % et 23 %, 21 % chez les femmes). João Amoedo (Novo) et Vera Lucia (PSTU) sont les moins mal aimés avec seulement 10 % de sondés les rejetant.
... mais leurs électeurs sont les plus sûrs de leur choix
A l'inverse, selon un autre sondage MDA, les électeurs de Lula et de Jair Bolsonaro sont les plus convaincus de leur vote avec respectivement 82,3 % et 70,7 % de leurs votants indiquant que leur choix est définitif contre seulement 37,3 % pour Ciro Gomes, 36,7 % pour Geraldo Alckmin et 33,9 % pour Marina Silva. Par ailleurs, 30 % des Brésiliens pensent que Lula sera le prochain chef d'Etat du Brésil, tandis que 27 % souhaiteraient eux voir Jair Bolsonaro au Planalto, selon Ibope.
Le PT est de loin le parti préféré des Brésiliens
Enfin, Datafolha a demandé aux Brésiliens quel était leur parti préféré. Si 52 % des interrogés n'en ont pas, le PT arrive en tête avec 24 % d'aficionados, principalement dans le Nordeste et le Nord, largement devant le Mouvement démocratique brésilien (MDB) et le Parti de la social-démocratie brésilienne (PSDB) qui ne recueillent que 4 %. Suivent avec 1 % le Parti démocratique travailliste (PDT), le Parti socialiste brésilien (PSB) et le Parti socialisme et liberté (Psol).