Sign in / Join
(Alan Santos/Présidence de la République)

Ça fait du ramdam : le discours offensif de Jair Bolsonaro à l'ONU fait des vagues

Comme le veut la tradition, Jair Bolsonaro a prononcé mardi le discours d'ouverture de la 74e Assemblée générale de l'Organisation des Nations unies (ONU). Visiblement encore contrarié par l'attention négative portée sur le Brésil en août lorsque des incendies ont violemment ravagé l'Amazonie, le président brésilien a tenu à régler ses comptes face aux membres de l'ONU à travers un discours que plusieurs journaux brésiliens ont qualifié d'« agressif ». Mais semblant également totalement « dans la lignée de sa phase de radicalisation » selon la Folha de S. Paulo.

Durant la trentaine de minutes qu'a duré son allocution, il a annoncé vouloir « rétablir la vérité ». Notamment en rappelant, d'après Agência Brasil, que le Brésil était « l'un des pays disposant de l'une des plus riches biodiversités au monde et l'un des plus riches en minerais », mais aussi que l'Amazonie était « presque intouchée », preuve que le pays « protège son environnement ». Il en a d'ailleurs profité pour marteler que cette région n'est, selon lui, en rien « patrimoine de l'humanité » ou « le poumon du monde ». Avant de s'en prendre à certains pays - dont principalement la France et l'Allemagne - qui ont « suivi ces idées fausses » et les « mensonges des médias », se permettant de remettre en question la souveraineté brésilienne. Un « esprit colonialiste » que l'« ONU ne devrait pas laisser refaire surface ».

Un discours qui a suscité de multiples réactions

Jair Bolsonaro en a profité pour rappeler qu'il était là pour lutter contre le crime. Mais aussi qu'il fallait mettre en place une nouvelle politique concernant les autochtones, insinuant que « le chef Raoni ne représentait pas tous les autochtones » et qu'il était « utilisé par les gouvernements étrangers dans leur guerre informelle visant à bénéficier des richesses de l'Amazonie », selon l'Estado de S.Paulo. Le président brésilien a par ailleurs fait des appels du pied aux Etats-Unis et à Israël, avant de s'en prendre au Venezuela, victime de la « cruauté du socialisme » et à Cuba, tout comme à ceux qui l'ayant précédé dans la fonction présidentielle.

Ce discours brésilien n'a évidemment pas laissé indifférent, comme le prouve le mot-dièse #BolsonaroNaOnu (Bolsonaro à l'ONU), devenu l'un des principaux sujets de conversation dans la foulée sur Twitter.

Certains se réjouissaient de cette attitude ferme de leur président, devenu véritable « orgueil du Brésil » :

 « Bolsonaro disant mille vérités à la tête de ces petits gens de l'ONU et la gauche qui débat. Ce que tous les conservateurs voulaient dire ! Un grand jour !! »

« Une honte globalisée »

Il n'a pourtant pas été du goût de tous. Notamment de Marina Silva, candidate malheureuse de la dernière élection présidentielle. « Le discours de Bolsonaro, plein de demi-vérités et de négations de vérités entières, proférées face à l'ONU, a un potentiel énorme pour produire un effet encore plus néfaste concernant l'image du Brésil à l'extérieur : une honte mondialisée » :

Mais aussi de nombreux internautes :

« Ceci représente le Brésil plus que le foot ou le carnaval : cela fait 00 jour que le Brésil n'a pas eu honte à cause de ce gouvernement / Notre record est de 00 jour »

 « Ces gens qui disent que le discours de Bolsonaro à l'ONU a été historique ont entièrement raison. Nous n'avions auparavant jamais entendu un président dire autant de merde au monde entier. »

« La Confédération brésilienne de football remercie Bolsonaro pour cette honte encore plus grande que le 7 à 1 », faisant référence à la défaite cuisante vécue par le Brésil face à l'Allemagne lors de la Coupe du monde de 2014.

Assommant

Enfin, certains ont préféré en rire, certaines photos de l'assemblée légèrement assoupie ayant fait les délices des internautes :

« Les gens écoutant le discours de Bolsonaro à l'ONU, c'est mon amphi à la fac le lundi ! »

 « Qui êtes-vous durant le discours du président à l'Assemblée générale de l'ONU ? »

Selon O Globo, Jair Bolsonaro avait pourtant promis d'adopter un « ton conciliant » dans son discours et se défend de toute « agressivité ». Mais les réactions négatives ont quant à elles semblé être un excellent signe pour le ministre du Cabinet de la sécurité institutionnelle, Augusto Heleno : « C'était un discours énergique, éduqué et très cordial. Je pense que les répercussions seront très bonnes. De même si les répercussions auprès de nos adversaires sont mauvaises, c'est un signe que le discours aura été très bon ».

Laisser une réponse