Depuis jeudi, la campagne pour l’élection présidentielle 2018, dont les deux tours se dérouleront les 7 et 28 octobre, est officiellement lancée. Les principales histoires de la semaine sont dans notre carnet de campagne.
Les 13 candidatures, dont celle de Lula, déposées auprès du Tribunal supérieur électoral
Pas de surprise de dernière minute. Les treize personnalités politiques se disputant le Planalto ont déposé mercredi leur candidature auprès du Tribunal supérieur électoral (TSE). Le seul (léger) suspense concernait celle de Lula. Malgré ses maigres chances de concourir, le Parti des travailleurs (PT) allait-il lancer Fernando Haddad dans la course dès maintenant ? Non, il poursuit sa stratégie jusqu'au bout, à savoir un éventuel changement de candidat au dernier moment pour conserver le plus longtemps possible les intentions de vote en faveur de Lula. L'ancien maire de São Paulo devra patienter, mais il est bien inscrit comme candidat à la vice-présidence. A noter que, comme le rapporte la Folha de S.Paulo, le PT a déposé la candidature de son leader accompagnée d'un certificat de casier judiciaire issu de l'Etat de São Paulo, son Etat domiciliaire, donc vierge. Désormais, la validité de la candidature de l'ancien président va pouvoir être examinée par le TSE, puis, en dernier recours, par le Tribunal supérieur fédéral (STF). Le TSE remettra sa décision avant le 17 septembre, date limite jusqu'à laquelle les partis peuvent changer de candidat. D'après le quotidien paulistano, le TSE pourrait faire en sorte de rendre sa décision avant le 31 août, date à laquelle les candidats peuvent commencer à diffuser leur propagande électorale à la télévision, afin d'éviter un imbroglio supplémentaire concernant la possibilité ou non pour Lula de filmer ses interventions depuis sa cellule de Curitiba.
Le ticket Ciro Gomes-Katia Abreu abuse de Photoshop
Il n’y a pas de mal à un peu de retouche sur les photos officielles de campagne, mais les abus sont vite sanctionnés par le public. C’est ce qui est arrivé lundi au ticket Ciro Gomes-Katia Abreu (PDT), qui a diffusé une photo officielle particulièrement glamour, où la candidate à la vice-présidence surtout semble avoir rajeuni de plusieurs années.
Ciro Gome e Kátia Abreu pic.twitter.com/9Yl6QgS1eH
— Senadora Katia Abreu (@KatiaAbreu) 13 août 2018
Les internautes brésiliens sont restés dubitatifs :
EsquerdaCaviar
Foto oficial de Ciro Gomes e Katia Abreu é assustadora , de tão falsa pic.twitter.com/kmBv4vktPj— Меndes #PresoPolitico (@MendesOnca) 13 août 2018
Avant de s'en donner à coeur joie dans les détournements moqueurs :
Ciro Gomes e Katia Abreu, voltaram no tempo. pic.twitter.com/gCk2JQBN9J
— Hugo Aguirre 17 👉🏼😎👉🏼 🇾🇪 (@HugoRebal) 13 août 2018
Agée de 56 ans, Katia Abreu a reconnu que le personnel de la communication de son parti avait quelque peu exagéré, mais a affirmé avoir perdu sept kilos récemment et posté sur Twitter une autre photo, « sans Photoshop », afin de prouver que la vérité n’était pas si loin.
Esta está sem Photoshop. Só maquiagem. O que acham? Lembrem que tenho 56 aninhos. pic.twitter.com/ZiQliOaJY8
— Senadora Katia Abreu (@KatiaAbreu) 13 août 2018
Bonne joueuse, la sénatrice n'a pas hésité à partager elle aussi des détournements réalisés par les internautes :
Acho que fui longe demais. Kkk pic.twitter.com/dn4GqW8YEd
— Senadora Katia Abreu (@KatiaAbreu) 14 août 2018
« Je crois que j'ai été trop loin. »
Cabo Daciolo victime d’un complot des illuminati ?
La nouvelle coqueluche des internautes brésiliens, Cabo Daciolo (Patriota), a de nouveau fait parler de lui cette semaine. Extrêmement religieux, le candidat a l’habitude de grimper sur les sommets entourant Campo Grande (ouest de Rio) pour aller prier. C’est ce qu’il a fait dimanche, à jeun, prenant avec lui la tablette de sa fille pour se filmer et délivrer un message, publié lundi sur Facebook, dans lequel il se dit menacé de mort.
« La stratégie que Dieu nous a donnée est de rester sur cette montagne pour prier. Pourquoi Daciolo ? Parce qu’ils vont tenter de me tuer. Ils veulent me tuer. Mais ici personne ne m’atteint, sauf avec l’autorisation de Dieu », déclare-t-il. Mais qui voudrait tuer Cabo Daciolo ? « Le nouvel ordre mondial, les Illuminati, les Francs-Maçons », qui n’auront plus leur place avec lui comme président. « Vous allez quitter la nation brésilienne. La nation brésilienne est du seigneur Jésus Christ », les prévient-il. Les partisans de l’Ursal, aussi, n’ont qu’à bien se tenir.
Deuxième débat télévisé ce vendredi soir
Après le morne débat de la semaine dernière sur la Band, les huit mêmes candidats – Geraldo Alckmin (PSDB), Marina Silva (Rede), Jair Bolsonaro (PSL), Ciro Gomes (PDT), Guilherme Boulos (Psol), Alvaro Dias (Podemos), Cabo Daciolo (Patriota), Henrique Meirelles (MDB) – se retrouvent ce vendredi soir à 22h sur Rede TV pour la deuxième joute présidentielle du premier tour. Ce sera encore une fois sans Lula (PT), ni les quatre autres « petits » candidats dont la représentativité parlementaire n’est pas suffisante pour pouvoir s’exprimer.
Jair Bolsonaro renvoie son assistante « fantôme »
Jair Bolsonaro fait le ménage. Walderice Santos da Conceição, employée comme assistante parlementaire par le candidat du Partido Social Liberal (PSL) alors qu'il semblerait que son activité principale soit la vente d'açai à Angra dos Reis (Rio de Janeiro), a démissionné lundi. En janvier dernier, la Folha de S.Paulo avait révélé que la commerçante faisait partie depuis 2003 des 14 assistants parlementaires de Jair Bolsonaro, disposant donc d'un salaire payé par la Chambre des députés alors qu'elle n'y mettait jamais les pieds. Le candidat d'extrême droite a déploré le départ de Walderice Santos da Conceição parce qu'« elle en a besoin (du salaire, ndr), c'est une personne pauvre ». Selon Jair Bolsonaro, son rôle était de s'occuper de ses chiens : « Il y a deux chiens là (à Angra, ndr) et, pour ne pas qu'ils meurent, elle leur donnait à boire de temps en temps, juste ça. Son crime, c'est d'avoir donné à boire aux chiens. »
João Doria et le PT au centre du premier débat télévisé pour l'élection des gouverneurs de l'Etat de São Paulo
Les candidats au poste de gouverneur des Etats brésiliens ont eux aussi droit à leur débat télévisé. C'est également sur la Band que s'est déroulé le premier jeudi soir. A São Paulo, les participants étaient l'actuel gouverneur Márcio França (PSB), Rodrigo Tavares (PRTB), Paulo Skaf (MDB), Marcelo Cândido (PDT), João Doria (PSDB), Luiz Marinho (PT) et Lisete Arelaro (Psol). Durant cette première joute, ce sont surtout l'ancien maire de São Paulo et le candidat du PT qui ont subi les principales attaques de leurs adversaires, le premier en raison des controverses de son mandat inachevé à la mairie de la capitale paulista (pour pouvoir se présenter à cette élection), le second en raison des affaires de corruption touchant son parti.
A Rio, la sécurité domine le débat télévisé entre les candidats pour le poste de gouverneur
Comme on pouvait s'y attendre, le premier débat télévisé sur la Band entre les candidats au poste de gouverneur de l'Etat de Rio de Janeiro a été particulièrement chaud. Les participants étaient
Romário (Podemos), Pedro Fernandes (PDT), Eduardo Paes (DEM), Índio da Costa (PSD), Márcia Tiburi (PT), Wilson José Witzel (PSC), Tarcísio Mota (Psol) et Anthony Garotinho (PRP). C'est la sécurité qui a provoqué les discussions les plus intenses, tous se positionnant contre l'intervention fédéral en cours sauf l'ancien juge fédéral Wilson José Witzel. Certains candidats n'ont pas oublié de se renvoyer à la figure les différentes affaires dans lesquelles ils sont mouillés. L'ancien maire de Rio, Eduardo Paes, et l'ancien gouverneur Anthony Garotinho, qui était encore en prison il y a quelques mois, ont été les plus attaqués sur ce point. Figurant parmi les favoris des sondages, Romario, lui, a été épargné, même si ses adversaires n'ont pas hésité à le mettre face à ses limites, comme en économie, où l'ancien footballeur a botté en touche et reconnu ne pas être un expert en la matière (mais promettant de s'entourer d'une équipe de techniciens de qualité). Contrairement au débat paulista, la candidate du PT, qui arborait un t-shirt avec la tête de Lula, a été complètement ignorée. Elle s'est contentée pour sa part de reprendre les principaux points généraux de discours de son parti, dénonçant à plusieurs reprises l'emprisonnement du leader du PT.