Jair Bolsonaro est connu pour ses répliques musclées et loin d’être poétiques. Le député fédéral conservateur et candidat à la présidentielle a récidivé jeudi dans un entretien à la Folha de S. Paulo. Interrogé sur l’usage qu’il faisait de son indemnité de résidence alors qu’il dispose déjà d’un logement à Brasilia, il a répondu : « Quand j’étais célibataire, cette indemnité de résidence, je l’utilisais pour baiser (sic) ».
Jair Bolsonaro et ses trois enfants élus également font l’objet d’une enquête – « une bombe de merde », selon le député - depuis la semaine dernière de la part de la Folha. Leur patrimoine immobilier se serait considérablement accru en à peine dix ans, atteignant aujourd’hui les 15 millions de reais.
« C’est la réponse que vous méritez »
Il est notamment reproché au député carioca de bénéficier d’une indemnité de résidence (de l’ordre de 3 000 reais, selon lui) pour pouvoir loger à Brasilia alors qu’il est déjà propriétaire d’un appartement dans la capitale brésilienne. C’est lorsqu’il lui a été demandé s’il avait utilisé cette indemnité pour se payer son appartement qu’il a répondu, non sans provocation, notre « décla de la semaine ». « C’est la réponse que vous méritez », a-t-il renchéri, avant d’affirmer qu’il utilisait l’argent pour dormir à l’hôtel.
Comme le précise Jair Bolsonaro, cette pratique n’est pas interdite par la Chambre des députés, mais la Folha, qui reconnaît qu’il n’y a rien d’illégal dans ce qu’elle a publié sur lui jusque-là, estime que cela va à l’encontre de son discours moralisateur et de candidat « propre ».
Menaces contre la Folha de S.Paulo
Dans une vidéo diffusée mercredi sur les réseaux sociaux, le député a affirmé qu’il songeait ainsi à renoncer à son indemnité et à vendre son appartement de Brasilia afin de ne plus bénéficier que d’un appartement de fonction dans la capitale. Toujours avec ironie, il a déclaré à la Folha qu’il délaisserait donc son 60 m2 pour un 200 m2 avec jacuzzi : « Je vais vivre dans une villa, je ne paierai ni la sécurité, ni la taxe d’habitation et les charges que je paye pour mon appartement, et j’aurai la paix ».
Toujours avec vulgarité, Jair Bolsonaro a également accusé dans l’entretien le journal de vouloir contribuer à le « déstabiliser ». « Pour vous, n’importe qui peut être président de la République, sauf Jair Bolsonaro », a-t-il lancé, promettant que, lui président, la « Folha fake news » serait privée de subventions publiques car elle « désinforme, publie des mensonges ou des demi-vérités ». « Tu vas perdre ton emploi », a-t-il prévenu au journaliste qui l’interrogeait.