Sign in / Join
Torquato Jardim (Agência Brasil).

La décla de la semaine : « Les commandants de bataillon de la Police militaire de Rio sont membres du crime organisé »

Cette confidence du ministre brésilien de la Justice à un journaliste d’UOL a eu l’effet d’une bombe à Rio cette semaine. Torquato Jardim a ajouté que, selon lui, le gouverneur de l’Etat de Rio de Janeiro, Luis Fernando Pezão, et son secrétaire à la Sécurité, Roberto Sa, ne contrôlaient pas la Police militaire locale.

Le contexte de cette déclaration est la mort du commandant du bataillon de la Police militaire du quartier de Méier, dans la zone nord, la semaine dernière. Officiellement, il s’agit d’un braquage ayant mal tourné, mais le ministre est persuadé qu’il a été assassiné : « Ce colonel a été exécuté et personne ne me convaincra qu’il ne s’agit pas d’un règlement de compte ».

« Le revirement sera pour 2019, avec un autre président et un autre gouverneur »

Pour Torquato Jardim, Rio fait face à une « horizontalisation » du crime avec les milices contrôlant le narcotrafic, profitant du fait que les principaux chefs de gang soient sous les verrous dans des prisons fédérales. Et ces derniers auraient été alors remplacés d’une certaine manière par les responsables de la Police militaire qui contrôleraient leurs territoires.

Si l’arrivée de l’armée et des forces fédérales à Rio ces dernières semaines pourraient atténuer les problèmes, le ministre de la Justice estime que l’Etat carioca a besoin de nouvelles têtes aux commandes. « Le revirement sera pour 2019, avec un autre président et un autre gouverneur. Avec la gouvernance actuelle de Rio, ce ne sera pas possible », a-t-il estimé.

Des propos « d'une irresponsabilité inadmissible »

La réaction des autorités de l’Etat de Rio de Janeiro ne se sont pas fait attendre. Luis Fernando Pezão a déclaré mardi que ni lui ni le commandement de la Police militaire « ne négocient avec les criminels ». Son secrétaire à la Sécurité s’est lui dit « indigné ». La Police militaire a considéré, elle, que les propos de Torquato Jardim étaient « d'une irresponsabilité inadmissible et méritent notre répudiation la plus véhémente ».

Néanmoins, ils n’ont pas été sans conséquence puisqu’une réunion de crise des autorités de l’Etat de Rio de Janeiro a été organisée et qu’un nouveau responsable de l’inspection générale de la Police militaire a été nommé. De son côté, Torquato Jardim a confirmé ses pensées à la presse mercredi : « J'ai déjà dit ce que j'avais à dire. Aucune réclamation. Les réactions sont normales ».

Laisser une réponse