Bien que cela fasse maintenant plusieurs années que je réside au bord de la baie de Guanabara, ma grand-mère, qui vit en France, a tenu à m’offrir un livre sur Rio, « au cas où ça pourrait m’intéresser », m’intimant tout de même de le lire et de lui dire ce que j’en pense. Cet ouvrage, c’est Le Roman de Rio (éditions du Rocher, 2007), d’Axel Gyldén.
« Le Roman des lieux magiques » est une collection dirigée par l’écrivain russe Vladimir Fédorovski, qui l’avait introduite au début des années 2000 avec une trilogie russe, et elle a depuis été complétée, à l’aide d’autres auteurs, avec « Le Roman de » plusieurs autres villes dont Athènes, Shanghai, Séville, Prague, etc. Et donc Rio, en 2007. Cela commence à dater, mais cela n’est pas vraiment préjudiciable, nous y reviendrons.
L’auteur, Axel Gyldén, est considéré sur le quatrième de couverture comme « l’un des meilleurs connaisseurs du Brésil ». Le grand reporter à L’Express depuis bientôt vingt ans tient bien Rio dans son cœur, comme il l’explique dans la préface, même si son profil va bien au-delà avec une large couverture de sujets internationaux et l’écriture d’autres ouvrages consacrés aussi bien à Fidel Castro qu’à la place de la femme dans l’islam ou encore la Scandinavie à Paris – Axel Gyldén est d’origine suédoise.
Rio, des premiers colons portugais à Ivo Pitanguy
Rio ayant été la capitale du Brésil durant quasiment deux siècles, les deux tiers du livre sont consacrés à l’histoire du pays, avec la Cidade Maravilhosa comme décor permanent ou presque – ce n’est donc pas exhaustif non plus. Axel Gyldén débute ainsi avec l’arrivée des Portugais dans la baie de Guanabara via Gaspar de Lemos et Amerigo Vespucci avant de poursuivre avec la France Antarctique et de traverser les décennies à grands pas puisqu’on arrive dès le cinquième chapitre à Tiradentes. L’auteur s’attarde ensuite le temps de sept chapitres sur le très chargé 19e siècle carioca et particulièrement sa cour royale puis impériale.
A partir du 20e siècle, Axel Gyldén poursuit une narration chronologique, mais beaucoup plus thématique : le carnaval, Getulio Vargas, le football, la bossa nova, la dictature (qui brasse la politique brésilienne jusqu’à la première élection de Lula en 2002), Jorge Guinle et enfin Ivo Pitanguy. Les douze ans qui nous séparent de la publication du Roman de Rio ne sont donc pas trop handicapants, seuls quelques rares détails souffrant du manque d’actualisation.
Une lecture facile et agréable
Si vous connaissez déjà bien l’histoire du Brésil et de Rio, cet ouvrage ne vous apprendra sans doute pas grand-chose, mais pour ceux qui ont des lacunes à combler et ne sont pas très fans non plus des écrits académiques, alors Le Roman de Rio est une option, comme une introduction, idéale. Le livre d’Axel Gyldén, bien documenté, se lit aussi facilement que rapidement, l’auteur ayant une plume des plus agréables et il romance, au sens stylistique du terme, ses chapitres les plus anciens et historiques. Pour les plus contemporains, le journaliste fait intervenir des experts locaux comme Carlos Alberto Afonso, rencontré récemment par Bom Dia Brésil, sur la bossa nova.
Enfin, plusieurs annexes éclectiques viennent conclure l’ouvrage. La première, baptisée « Rio de A à Z », propose un dictionnaire qui fait office de complément sur des lieux ou sujets liés à Rio non évoqués par ailleurs. Viennent ensuite quelques bonnes adresses dont des librairies parisiennes et des hôtels de Rio, une recette de la caipirinha et enfin une chronologie historique.