La crise que connaissent aujourd’hui l’Amazonie et le Cerrado n’est pas une surprise. Depuis son arrivée au pouvoir en janvier dernier, Jair Bolsonaro et son ministre de l’Environnement, Ricardo Salles, se sont consacrés au démantèlement des structures de gouvernance environnementale et des organes de surveillance au Brésil.
Parmi les mesures mises en place qui vont dans ce sens, nous pouvons en citer plusieurs. D’abord, ils ont mis fin à l'organisme chargé des plans de lutte contre la déforestation en Amazonie et dans le Cerrado. Mais ils n'ont encore présenté aucun plan alternatif contre cette destruction, qui a certes commencé bien avant leur prise de fonction.
L’Ibama démantelée
Ensuite, ils ont réduit d’un quart les ressources de l’Ibama (Institut national de protection de l’environnement). Par ordre du gouvernement fédéral, ils ont laissé huit des neuf surintendances régionales de l’organisme en Amazonie sans directeur général, ce qui inhibe les opérations de surveillance. Enfin, ils ont démobilisé le Groupe spécial d'inspection, l'unité d'élite de l’Ibama, qui ne s'est pas rendue encore cette année sur le terrain amazonien.
Sans oublier que le gouvernement a aussi, depuis le début de l’année, mis en cause le Fonds amazonien de lutte contre la déforestation. Et dernièrement, Jair Bolsonaro a indiqué qu’il ne voulait pas de l’argent provenant des pays étrangers qui financent en grande partie ce fonds – comme il a refusé lundi l’aide financière du G7 pour les incendies. En revanche, le gouvernement n’a pas proposé d’alternatives économiques durables pour substituer cette subvention essentielle.
La protection de l’environnement, une obligation constitutionnelle
On aura beau dire que les gouvernements précédents n’ont pas mis d’arrêt non plus à la déforestation, c’est bien Jair Bolsonaro qui s’est notamment déclaré en faveur de l’exploitation minière dans les territoires autochtones. Un véritable feu vert à l’impunité, d’autant plus que les amendes données par l’Ibama ont été réduites de presque 30 % depuis l’arrivée au pouvoir de Jair Bolsonaro.
On lui rappellera que, selon l’article 225 de la Constitution brésilienne, la protection de l’environnement est un devoir. C’est donc une obligation constitutionnelle. Sans oublier que c’est de la responsabilité du ministre de l’Environnement d’assurer la préservation et la conservation des écosystèmes, de la biodiversité et des forêts, selon l’article 2 de la loi fédérale 6.938/1981. Cela signifie qu’en raison de son omission dans le combat effectif pour l’environnement, le gouvernement actuel est aussi responsable de la déforestation actuelle de la forêt amazonienne.
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