Le carnaval de Rio, ça peut rapporter gros. Le ministère de la Culture a commandé à la fondation Getulio-Vargas une étude sur l’impact économique du principal événement de l’année dans la capitale fluminense et les chiffres parlent d’eux-mêmes : en 2018, le carnaval de Rio a attiré 6,5 millions de personnes, dont 1,05 million de touristes. Parmi ces derniers, 931.000 étaient brésiliens (dont 30,4 % de Paulistes) et 124.000 étaient étrangers (dont 34,3 % d’Européens, Français et Britanniques en tête).
Surtout, le carnaval 2018 a injecté 3,02 milliards de reais dans l’économie carioca, soit une hausse de 6,8 % par rapport à 2017. A titre de comparaison, les fêtes du Réveillon ont elles eu un impact de 1,92 milliard de reais.
72.000 emplois créés, 179 millions de reais de rentrées fiscales
« C’est un levier incroyable pour la récupération économique de l’État de Rio de Janeiro », a confié à Bom Dia Brésil Sérgio Sá Leitão. ministre brésilien de la Culture, pour qui « il est bon que les pouvoirs publics investissent dans des événements tels que le carnaval ». Ce qui ressemble à s’y méprendre à un appel du pied adressé au maire de Rio, Marcello Crivella, connu pour bouder le Sambodrome et réduire le montant des subventions accordées aux écoles de samba.
Les arguments à disposition du ministre valent en effet leur pesant d’or. Selon l’étude de la fondation Getulio-Vargas, le carnaval 2018 a permis la création de 72.000 emplois à Rio, soit 6,8 % de plus que l’an passé, et généré 179 millions de reais de rentrées fiscales, en hausse de 6,5 % par rapport à 2017. Pour Sérgio Sá Leitão, le Brésil en général et Rio en particulier sont loin d’exploiter leur potentiel touristique : « La fréquentation stagne depuis 40 ans, aux alentours de 6 millions de visiteurs étrangers par an pour l’ensemble du Brésil. La question de la sécurité est un problème et l’insatisfaction du touriste qui vient au Brésil est trop forte : trop souvent il n’a pas envie de revenir. »
Selon la fondation Getulio-Vargas, une hausse de 20 % du nombre de touristes dans l’État de Rio de Janeiro insufflerait 6,1 milliards de reais dans l’économie et s’accompagnerait de 170.000 créations d’emplois.