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(Martin Leonhardt/Flickr)

Mortalité infantile, soutien aux grévistes, impact économique : trois chiffres, trois infos

À Bom Dia Brésil, on s’intéresse aux chiffres. Voici ceux qui ont retenu notre attention cette semaine.

4,19 % C’est la hausse de la mortalité infantile en 2016, selon une analyse de la Fondation Abrinq des données du ministère de la Santé brésilien, rapporte UOL. Le taux de mortalité des enfants de 0 à 5 ans est en effet passé de 14,3 à 14,9 pour 1.000 naissances vivantes de 2015 à 2016. Cette augmentation de la mortalité infantile est la première après 15 ans de progrès réguliers : en 2000, le taux de mortalité infantile était de 30,1 pour 1.000 naissances vivantes, chiffre que le Brésil a réussi à réduire de moitié. Selon une étude de la revue Plos Medicine, cette hausse de la mortalité infantile trouverait ses origines dans la récession économique, l'augmentation de la pauvreté et les coupes dans les politiques sociales. Les réductions budgétaires dans les services sociaux et de santé pourraient, d’après les auteurs de l’étude, provoquer jusqu'à 20.000 morts et 124.000 hospitalisations d’enfants de moins de cinq ans d’ici à 2030. Selon l’Institut brésilien de géographie et de statistique, la pauvreté extrême a augmenté de 11,2 % au Brésil en 2017, atteignant près de 15 millions de personnes.

A Rio, le 29 mai (Agência Brasil)

87 % C’est la proportion de Brésiliens qui soutiennent la grève des routiers, selon un sondage Datafolha publié mercredi 30 mai. Mais 42 % des sondés souhaitent que le mouvement touche à sa fin, alors que 56 % pensent qu’il devrait continuer. Cette sympathie affichée envers les revendications des chauffeurs routiers ne s’étend pas aux mesures prises par le gouvernement et à leurs conséquences. Selon G1, 87 % des sondés disent ne pas être d'accord avec ces mesures et seulement 10 % ont approuvé d’éventuelles augmentations d'impôt et réductions de dépenses fédérales. Ce sondage Datafolha a aussi posé la question des capacités de négociateur de Michel Temer : pour 96 %, le président brésilien a été lent à négocier et pour 3 % il a négocié au bon moment.

L'aéroport de Brasilia (Agência Brasil)

32,5 En milliards de reais, c’est l’évaluation du coût de la grève des chauffeurs routiers pour l’économie brésilienne, selon l’Institut brésilien de planification et de fiscalité (IBPT), rapporte El Pais Brasil. Pour O Globo, la première victime serait la filière agroalimentaire, qui aurait perdu 6,6 milliards de reais à l’issue de neuf jours de grève. Le commerce aurait, lui, perdu 3,1 milliards de reais et le BTP 2,4 milliards de reais. Côté transports, l'Association brésilienne des entreprises aériennes a enregistré « plus de 270 vols annulés » et estime à plus de 50 millions de reais par jour la perte occasionnée. Certaines estimations noircissent encore davantage le tableau. Pour la Fédération des industries de l’État du Minas Gerais (Fiemg), l’ensemble de la chaîne productive de l'Etat a perdu 9 milliards de reais, à raison de 1,1 milliard de reais par jour de grève. 80 % du lait produit au Minas pendant la grève est jeté, rapporte Metro. A noter aussi que les finances publiques ne ressortiront pas indemnes du blocage du pays : pour l’IBPT, la grève représentera un manque à gagner fiscal de 4,7 milliards de reais pour l’État fédéral et les administrations des Etats brésiliens.

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