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Ph. Prefeitura do Rio

Qui étaient les frères Rebouças ?

Régulièrement, Bom Dia Brésil vous explique qui se cache derrière les noms de rues ou de stations de métro de certaines villes brésiliennes. Aujourd’hui : les frères André et Antônio Rebouças.

Que vous inspire ce « Rebouças » ? Des embouteillages sans fin sur l’une des grandes avenues de São Paulo rendant hommage à André et dans le tunnel carioca portant le nom des deux frères. Mais aussi la rue Engenheiro Antônio Rebouças à Porto Alegre, le quartier Rebouças et la rue Engenheiros Rebouças à Curitiba, et enfin la ville de Rebouças dans le Paraná, pour honorer Antônio. Et déjà des indices dans les intitulés des rues concernant la fonction des deux hommes.

André et Antônio Pinto Rebouças sont deux des huit enfants d’Antônio, avocat autodidacte, député et conseiller de Dom Pedro 1er, et Carolina, fille d’un marchand. Leur grand-mère paternelle était esclave.

Deux des plus grands ingénieurs du 19e siècle

Ils naissent tous deux à Cachoeira (Bahia), André en 1838 et Antônio un an plus tard. En 1846, la famille quitte Bahia pour s’installer à Rio de Janeiro. Les deux garçons étudient grâce à leur père, puis entrent à l’Ecole militaire en 1860, se spécialisant en ingénierie. De février 1861 à novembre 1862, ils se rendent en Europe dans le cadre de leurs études. Leur objectif fixé par les autorités brésiliennes était de se spécialiser dans la construction de ports, de chemins de fer et de systèmes hydrauliques.

Quelques années après leur retour au Brésil, un nouveau défi attend André : son savoir-faire d’ingénieur est exploité durant la guerre du Paraguay, de 1865 à 1866. Il crée notamment une torpille. Puis avec son frère Antônio, ils se chargent de monter des entreprises visant à moderniser le pays, en recueillant des fonds auprès des banques et de particuliers. Sont ainsi créés les docks de Rio, du Maranhão, de Recife et de Bahia.

Des projets audacieux

En 1871, André et Antônio présente un projet ambitieux à Dom Pedro II : celui du chemin de fer reliant Curitiba au port de Paranaguá. Un sacré défi puisqu’il fallait traverser la Serra do Mar (forêt atlantique). Ils sont également à l’origine des ponts en fer enjambant le rio Piracicaba et l’avenue Beira-Mar, à Rio de Janeiro. Puis leurs chemins se séparent. André se distingue en trouvant des solutions pour approvisionner la Cidade Maravilhosa en eau. De son côté, Antônio conçoit la ligne de train reliant Campinas à Limeira et Rio Claro, ainsi que la route entre Curitiba et Antonina. Il succombe cependant à la typhoïde en 1874, âgé à peine de 34 ans.

André a également été un fervent militant de l’abolitionnisme. Il oeuvre même, aux côtés de Joaquim Nabuco et José do Patrocinio, à la fondation de la Société brésilienne contre l’esclavage, dans les années 1880.

Lorsque la République est proclamée en 1889, André choisit de suivre Dom Pedro II, dont il est proche, dans son exil au Portugal. Il devient alors correspondant du journal The Times. Ayant épuisé toutes ses ressources financières, il accepte un emploi à Luanda, en Angola, avant de s’installer à Madère en 1893, où il se suicide en 1898.

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