Six jours après l’invasion de Rocinha le dimanche 17 septembre, la favela a une nouvelle fois été le théâtre d’affrontements entre trafiquants et forces de l’ordre ce vendredi. Rappel des faits.
Opération policière
Ce vendredi matin, le bataillon de choc de la police militaire de Rio a lancé une opération pour le cinquième jour consécutif. Les policiers ont été rapidement la cible de tirs de trafiquants. Cela a provoqué une intense fusillade près de l’accès à la favela. A 11h30, selon Globo, la base de l’unité de pacification (UPP) de Rocinha a été attaquée par des tirs, ont rapporté des policiers. Des projectiles enflammés ont également été lancés près de l’entrée du tunnel Zuzu-Angel, dont une grenade qui n’a pas explosé. Cela a causé la fermeture de la quatre-voies Lagoa-Barra, à hauteur de Rocinha et São Conrado, pendant près de quatre heures. Le tunnel Zuzu-Angel a également été fermé et la circulation sur cet axe qui lie Zona Sul et Zona Oeste n’a pu être rétablie qu’à 14h30.
Panique dans la favela
Au moment où la fusillade a éclaté, des habitants circulant sur la passerelle qui enjambe la quatre-voies Lagoa-Barra on dû se jeter au sol pour se protéger des tirs. Un homme a été touché par des tirs et hospitalisé à l’hôpital Miguel Couto. De nombreux riverains ont expliqué leur effroi devant la situation. « C’est terrible ce qui se passe. Je ne vais pas rentrer chez moi ce soir. Ma femme m’a appelé pour me dire qu’il valait mieux dormir au travail », a confié à Bom Dia Brésil Alberto, porteiro dans un immeuble de la Zona Sul.
Écoles fermées
Cinq écoles publiques étaient fermées ce vendredi à Rocinha. A Gavea, plusieurs établissements privés ont également dû fermer leurs portes : l’école américaine, l’école Parque, l’école Teresiano et l’université PUC.
D’autres favelas touchées
Des fusillades ont été rapportées ce vendredi dans d’autres favelas de Rio de Janeiro : selon Globo, au complexo do Alemão, à Dona Marta, Vila Kenedy, Chapéu Mangueira, Maré, Jorge Turco et Palmirinha.
L’armée déployée
Les forces armées brésiliennes ont commencé à déployer des troupes à partir de 15h30 ce vendredi. Depuis Brasília, le ministre de la Défense, Raul Jungmann, a annoncé l’envoi de 950 hommes, dont 700 policiers de l’armée, et d’au moins 10 blindés. Les militaires vont encercler la favela pour permettre aux policiers d’entrer dans la communauté et rechercher les trafiquants. « L’armée ne va pas remplacer la police », a affirmé Raul Jungmann.