A Bom Dia Brésil, on aime les chiffres. Voici ceux qui ont retenu notre attention cette semaine.
379 C'est le nombre de députés brésiliens qui, mercredi, ont approuvé en première lecture le texte de base de la réforme des retraites proposée par le gouvernement de Jair Bolsonaro lors de la session plénière organisée à la Chambre des députés. 131 ont voté contre, 3 n'ont pas voté. Afin de passer, le texte devait être approuvé par les 3/5e des 513 députés fédéraux, soit 308 voix. Le résultat du vote, largement supérieur au nombre de voix nécessaire, est considéré comme une victoire personnelle de Rodrigo Maia (DEM), le président de la Chambre des députés, devenu « le principal artisan de la mesure, du fait de la désarticulation du gouvernement au Congrès », selon l'Estadão. Avec cette réforme, dont le texte pourra encore être modifié, ce sont 934 milliards de reais qui pourraient être économisés sur les 10 ans à venir, selon la Folha de S. Paulo. Le projet de loi fixe ainsi un âge minimum de départ à la retraite de 65 ans pour les hommes et de 62 ans pour les femmes. Les femmes devront cotiser durant au moins 15 ans et les hommes 20 ans afin de pouvoir prétendre à la retraite. Dans une seconde session, qui aura lieu ce jeudi, les députés analyseront la proposition de certains amendements et modifications, avant qu'un second vote n'ait lieu. De même, la réforme devra être approuvée par un minimum de 308 députés. Ensuite seulement, la proposition de loi pourra être présentée au Sénat.
535 C'est, en millions de reais, le montant de l'amende infligée lundi par le tribunal du Conseil administratif de défense économique (Cade) à onze entreprises brésiliennes et internationales dont le français Alstom et le canadien Bombardier, accusées d'avoir formé un cartel sur les appels d’offres concernant pas moins de 26 projets de trains et métros des Etats de São Paulo, Minas Gerais, Rio Grande do Sul et du District fédéral. Alstom aurait dirigé ce cartel, qui aurait opéré entre 1998 et 2013, selon l'allemand Siemens, qui a collaboré avec la justice pour dénoncer les faits. La société française s'est ainsi vu interdite par la même occasion de participer au moindre appel d'offres au Brésil pour une durée de cinq ans. Alstom et Bombardier ont annoncé dans la foulée qu'ils devraient faire appel de la condamnation.
2,5 C’est, en millions de reais, la somme qu’aurait reçu Lula pour influencer Dilma Rousseff dans son choix du Gripen suédois plutôt que le Rafale français, selon la justice brésilienne. C’est dans le cadre de cette affaire que François Hollande a été entendu la semaine dernière comme témoin, à la demande de la défense de l’ex-président brésilien, a rapporté mercredi L’Obs. L’ancien chef de l’Etat français avait en effet repris lors de son mandat le dossier de cette vente, dont les négociations avaient débuté en 2009 entre Lula et Nicolas Sarkozy – avec une promesse de vente de 36 Rafale pour 4,5 milliards de dollars. Selon le Canard Enchaîné, ce dernier a également été convoqué comme témoin, mais aurait refusé d’être interrogé par le parquet national financier, invoquant son statut d’ancien président de la République. C’est en décembre 2013, qu’après plus de dix ans de négociations, le Brésil avait finalement choisi de renouveler sa flotte d’avions de chasse avec des Gripen, aux dépens du Rafale et du Super Hornet de Boeing.