Globo News et l'Estado de S. Paulo viennent d'annoncer que le juge fédéral Sérgio Moro, connu pour avoir dirigé l'opération anti-corruption Lava Jato, avait accepté de devenir le futur ministre de la Justice de Jair Bolsonaro. L'intéressé vient de divulguer un communiqué dans lequel il annonce être « honoré » d'avoir accepté ce poste, malgré une « certaine tristesse » de devoir abandonner sa carrière de juge après 22 ans de bons services. « Cependant, la perspective de mettre un place une action forte contre la corruption et le crime organisé, dans le respect de la Constitution, de la loi et des droits, m'a amené à prendre cette décision » y a-t-il ainsi expliqué selon l'Estadão.
La rumeur de l'hypothétique entrée de Moro dans le futur gouvernement avait commencé à se faire de plus en plus insistante ces dernières heures. Après son élection, Jair Bolsonaro n'avait pas caché qu'il souhaitait proposer la Justice à Sérgio Moro.
Le PT crie au scandale
Les deux hommes se sont rencontrés ce matin au domicile du nouveau président durant 1h30. Accompagné par la Rede Globo pendant le vol le menant à Rio, le magistrat aurait expliqué aux journalistes qu'il acceptait de rencontrer le nouveau président parce que le pays avait besoin d'établir des actions contre la corruption et le crime organisé.
Du côté du Parti des travailleurs, la réaction n'a pas tardé. Des parlementaires du PT ont critiqué la décision du juge sur les réseaux sociaux, rapporte la Folha de S. Paulo. Le député Paulo Teixeira a ainsi demandé au Tribunal suprême fédéral d'annuler la condamnation pour corruption de l'ancien président Lula, et de lui rendre sa liberté.
Pour le député Lindbergh Farias, la décision prouve que le magistrat n'a jamais agi de manière impartiale : « Nous avons toujours averti que Moro agissait comme un militant et non comme un magistrat. Après avoir interféré avec le processus électoral, il va devenir ministre du candidat qu'il avait favorisé. Ce serait un scandale n'importe où sur la planète », a-t-il déclaré.