Dimanche dernier, des millions de lycéens brésiliens ont passé les premières épreuves de l’Examen national de l’enseignement moyen (Enem), l’équivalent brésilien du baccalauréat français. Comme tous les ans, le reste de la population n’a semblé attendre qu’une seule chose : les images des « retardataires » de l’Enem.
En effet, lorsque l’heure des épreuves sonne – à 13h cette année –, les grilles des établissements dans lesquels elles se déroulent se ferment, laissant sur le carreau de malheureux candidats en retard. Leurs mines désespérées suffisent à réjouir le public brésilien qui clique en masse sur les diaporamas et autres vidéos proposés par les médias, de plus en plus présents pour immortaliser ces scènes dramatiques.
Les belles histoires et les faux retardataires
Autour de ce phénomène fleurissent des histoires variées, drôles ou touchantes. Cette année par exemple, des évangéliques futés offraient jus et accolade gratuits aux candidats malheureux dans le Rondônia; un chauffeur de bus de São Carlos (São Paulo) a modifié son parcours pour permettre à 15 élèves de franchir les grilles de justesse; un groupe d’aide aux lycéens a formé un couloir humain pour permettre à des retardataires de São Paulo d’atteindre plus facilement l’entrée de l’établissement…
Mais il y a aussi les faux retardataires. Et, comme le raconte la Folha de S.Paulo, après avoir su berner les médias les années précédentes pour s’offrir leur quart d’heure de célébrité, ils sont désormais repérés par le public venu parfois exprès sur place assister à la fermeture des grilles des établissements. Certains, peu convaincants, ont donc été accueillis sous les cris de « Fake ! Fake ! Fake ! » - même quand il s’agissait de véritables candidats en retard. Rire du malheur des autres devrait en tout cas de nouveau faire recette dimanche prochain avec le second jour des épreuves de l’Enem.