Sign in / Join
Jair Bolsonaro lavant ses vêtements le 23 décembre 2018 (DR)

Ça fait du ramdam au Brésil : les vacances de monsieur Bolsonaro

A une semaine de sa prise de fonction, Jair Bolsonaro a passé les fêtes de Noël en famille sur le littoral de l’Etat de Rio de Janeiro, sur la restinga de Marambaia. Quelques jours de repos pas très discrets puisque le président élu a laissé filtré photos et vidéos de son séjour dans ce lieu réservé à la marine brésilienne. Sa volonté de paraître humble a beaucoup fait réagir.

D’abord, Jair Bolsonaro a été photographié dimanche en train de faire sa lessive. Pour ses opposants, l’occasion était trop belle de ne pas commenter :

« (…) Il y a vraiment du linge sale à laver. »

Le site satirique Sensacionalista a lui proposé un concours de légende sur Facebook pour cette même photo. Nos favorites, liées pour la plupart aux affaires touchant le président élu : « Jair Bolsonaro lave ses vêtements avec Ariel parce qu’il déteste Omo », « A la maison, on divise tout, je lave les vêtements, mon chauffeur lave (blanchit en VF, ndr) l’argent », « Utilisant l’évier parce que la machine est en train de laver (blanchir en VF, ndr) l’argent », « Je ne sais pas utiliser la machine, Paulo Guedes ne répond pas au téléphone… », « Il lave lui-même le linge parce que la femme de ménage doit être une employée fictive ».

La photo suivante montre le futur président du Brésil en train d'étendre le linge fraîchement lavé :

Un geste qui là aussi a pu faire rire, mais a été autrement apprécié par ses partisans. « C’est quelqu’un comme nous, sans chichi, cet homme me représente ! » a réagi une internaute sur Twitter.

La blague du couteau

Après l’effort, le réconfort. Lundi, jour de réveillon de Noël, Jair Bolsonaro s’est offert un traditionnel churrasco. Filmé en train de saluer le travail d'un membre de la marine attelé à la préparation de la viande, le président élu s’est laissé aller à une plaisanterie, s’emparant de son couteau et mimant le geste de poignarder le ventre du militaire.

« Regardez la taille du couteau de ce mec. Si quelqu’un te plante avec un couteau de cette taille, tu deviendras président de l’ONU », s’exclame-t-il en riant, en référence à la propre agression au couteau qu’il a subie le 6 septembre dernier dans le Minas Gerais.

Les internautes brésiliens ont été très nombreux à commenter la blague. « Il est si ignorant qu’il ne sait même pas que l’ONU n’a pas de président », persifle Lia. Matheus, lui, a adoré : « Il n’y a que ce mito pour me faire rire dès le réveil ».

Jair Bolsonaro semble par ailleurs attaché à cet incident de campagne puisque le même jour, il diffusait sur ses réseaux sociaux une image le montrant souffrir à la suite du coup de couteau qui lui a valu trois semaines d’hospitalisation avec le message suivant : « Les miracles existent... Ensemble nous changerons le futur du Brésil. Joyeux Noël ».

Son fils à la rescousse

Ensuite, Jair Bolsonaro a également été montré à la messe ou se baladant à Marambaia, avec toujours des réactions partagées. Les commentaires critiquant le président élu sont en tout cas arrivés jusqu’aux yeux et oreilles de son fils Carlos, qui ne les a pas appréciés. Mardi, dans un tweet colérique associé à une photo de lui et son père assis sur un quai, il déclarait : « Cela a toujours été ainsi ! Ils veulent à tout prix le déconstruire comme s’il forçait son image ! Je le dis tranquillement : soit ils vivent dans une bulle, soit ce ne sont que des canailles ("canalhas") ! »


Son père, lui, l’a pris avec plus d’humour et sérénité, commentant ainsi le tweet de son fils : « Est-ce que je peux m’asseoir sur le sol ou ils vont encore trouver à polémiquer sur un acte "absurde et exagéré" ? »

Une dernière réplique pour la route

Et madame Bolsonaro dans tout ça ? Bien plus discrète, la future Première dame du Brésil a surtout été aperçue lors de son départ mercredi de Marambaia. La raison ? Elle portait un tee-shirt portant l’inscription : « Si vous prenez ce ton avec moi, vous allez avoir des problèmes ». Une citation de la juge Gabriela Hardt, remplaçante de Sérgio Moro à Curitiba, face à Lula lors d’une audience le mois dernier.

Une pique à l’égard des adversaires de Jair Bolsonaro que l’un des autres fils du président élu, Eduardo, n’a pas manqué d’utiliser lui aussi lors de son départ des lieux le même jour. Il portait lui un tee-shirt sur lequel était inscrit : « Venu ici tranquillement chercher où le communisme avait fonctionné ».

Les pro-Bolsonaro ont bu du petit lait :

« La photo de Michelle Bolsonaro détruit la gauche et laisse les envieux malades ! (...) »

Les anti, eux, ont soupiré une fois de plus. « Une attitude, au minimum, infantile. Les Bolsonaro ont l’air d’adolescents se chamaillant », déplore Ronaldo, un internaute. Et Michele de conclure : « Rira bien qui rira le dernier ».

Laisser une réponse