La campagne pour l’élection présidentielle 2018, dont les deux tours se dérouleront les 7 et 28 octobre, est officiellement lancée depuis la semaine dernière. Les principales histoires de la semaine sont dans notre carnet de campagne.
Henrique Meirelles, le candidat des fans de... Star Trek
Du haut de ses 72 ans et de son CV brillant mais quelque peu austère, le candidat du Mouvement démocratique brésilien (MDB) a bien du mal à afficher énergie et dynamisme. Pour essayer de le dépoussiérer un peu, son équipe de campagne a voulu le présenter cette semaine comme un candidat geek à l'aide d'une courte vidéo présentant Henrique Meirelles en héros de Star Trek :
🖖 #ChamaOMeirelles #MeirellesGeek #EquipeGeek pic.twitter.com/6JxMsL89Mq
— Henrique Meirelles (@meirelles) 21 août 2018
« Trekkers (fans de la série Star Trek, ndr), pour une vie longue et la prospérité, appelez Meirelles », dit le message. On lui souhaite qu'il ne se perde pas dans l'espace.
Jair Bolsonaro veut sortir le Brésil de l'ONU
Au lendemain de la recommandation de la Commission des droits de l'homme de l'ONU de laisser Lula concourir à l'élection présidentielle du mois d'octobre, le candidat du Parti Social Libéral (PSL) a estimé samedi dernier que l'organisme international ne servait à rien et que, lui président, le Brésil en sortirait. « Si je suis président, je sors de l'ONU, cette institution ne sert à rien. C'est une réunion de communistes, de gens qui n'en ont rien à faire de l'Amérique du Sud », a-t-il déclaré, cité par G1.
Lula a sept jours pour se défendre
Le Tribunal supérieur électoral (TSE) a donné sept jours à Lula pour qu'il présente sa défense face aux quinze actions, dont l'une lancée par la procureure générale de la République, Raquel Dodge, demandant le rejet de sa candidature à la présidence de la République, selon O Globo. Le Parti des travailleurs (PT) devrait prendre son temps pour présenter ses arguments, espérant repousser le plus tard possible la décision finale du TSE et permettre ainsi à Lula d'apparaître dans sa propagande électorale télévisée (lire plus bas). A noter que d'autres candidats, comme Jair Bolsonaro (PSL) et Geraldo Alckmin (PSDB), ont également vu leur candidature contestée par des adversaires ou autres. Ils doivent eux aussi présenter leur défense au TSE, qui validera, ou non, par la suite, leur candidature définitive.
Le président du PP, parti allié de Geraldo Alckmin, affiche son soutien à Lula
Malaise au Parti de la social-démocratie brésilienne (PSDB). Ciro Nogueira, président du Parti Progressiste (PP), allié de Geraldo Alckmin, lui fournissant sa candidate à la vice-présidence, Ana Amelia, s'est exprimé vendredi dernier lors d'un meeting du PT dans le Piaui, affichant son soutien à Lula, selon G1. Fernando Haddad, candidat à la vice-présidence aux côtés de Lula et qui pourrait lui succéder comme candidat à la présidence, est actuellement en tournée dans le Nordeste.
Fernando Haddad mis en examen
Coup dur pour le candidat à la vice-présidence du ticket PT. Fernando Haddad a été mis en examen dans une affaire concernant la construction des pistes cyclables de São Paulo, lorsque celui-ci en était maire, a rapporté lundi UOL. Plusieurs autres membres de son équipe administrative de l'époque ont également été mis en examen. Une série d'irrégularités, aussi bien administratives qu'infrastructurelles, aurait été commise lors de la construction d'un tronçon de 12,4 km de piste cyclable. Les accusés, qui ont tous rejeté l'existence d'irrégularités, ne risquent pas l'emprisonnement, mais une condamnation à une amende et une suspension de leurs droits politiques.
Henrique Meirelles fait un don de 20 millions de reais pour sa propre campagne
Pour leur campagne, les candidats à la présidentielle bénéficient notamment du Fonds spécial de financement de campagne (FEFC) - 1, 7 milliard de reais au total pour tous les scrutins -, mais ils peuvent également recevoir des dons de personnes physiques - ceux provenant d'entreprises sont désormais interdits. Pour le moment, trois candidats seulement ont indiqué au TSE en avoir reçu : Geraldo Alckmin (PSDB), João Amoêdo (Novo) et Henrique Meirelles (MDB). Selon la Gazeta do Povo, ce dernier s'est offert lui-même un don et pas des moindres : 20 millions de reais. Il faut dire que l'ancien ministre des Finances du gouvernement Temer est le cinquième candidat le plus riche cette année, toutes élections confondues, avec un patrimoine déclaré à 377,4 millions de reais. Le plafond total de campagne pour chaque candidat à la présidentielle est placé à 70 millions de reais pour le premier tour et 35 millions pour le second.
Jair Bolsonaro ne participera plus aux débats entre candidats
Le prochain débat entre les candidats de lundi prochain, organisé par la radio Jovem Pan, se fera sans Lula... et Jair Bolsonaro. Ce dernier a invoqué le motif d'un déplacement, mais le président de son parti (PSL), Gustavo Bebianno, a affirmé mercredi à UOL que le candidat ultra-conservateur ne participerait plus à aucun débat. « Ce n'est pas une stratégie, c'est une constatation. Nous pensions que ces débats pouvaient apporter quelque chose, mais leur format est ancien », a-t-il expliqué. « Le candidat doit être un professeur de concision et un magicien pour exposer une quelconque idée en une minute et 45 secondes », a-t-il ajouté. Ainsi, Gustavo Bebianno a estimé qu'il ne servait à rien pour Jair Bolsonaro de participer de nouveau, jugeant que la campagne sur le terrain auprès des électeurs était « plus productive ».
Les temps de parole à la télévision et à la radio dévoilés
Le TSE a dévoilé jeudi de combien de temps disposerait chacun des treize candidats à la présidentielle pour leur propagande électorale télévisée et radiodiffusée, à l'antenne tous les mardis, jeudis et samedis du 1er septembre au 4 octobre pour le premier tour. Ces jours-là, à 13h et 20h30 à la télévision et 7h et midi à la radio, tous les candidats s'exprimeront les uns après les autres durant 12 minutes et trente secondes au total. Plus la représentativité de leur alliance de partis est importante, plus les candidats ont un temps de parole élevé. Geraldo Alckmin (PSDB) est ainsi le plus gâté avec 5 minutes 32 secondes au sein de chaque bloc, devant Lula (PT, 2 minutes et 23 secondes), Henrique Meirelles (MDB, 1 minute 55 secondes), Alvaros Dias (Podemos, 40 secondes), Ciro Gomes (Parti démocratique travailliste - PDT, 38 secondes) et Marina Silva (Rede, 21 secondes). Jair Bolsonaro (PSL) n'aura lui que huit secondes de propagande électorale, soit à peine trois secondes de plus que les plus petits candidats du premier tour. L'ordre de passage des candidats, tiré au sort, changera à chaque jour de diffusion avec un bonus de neuf secondes pour le dernier à s'exprimer.
Doria et Romario leaders des sondages pour les gouverneurs des Etats de São Paulo et Rio de Janeiro
Les enquêtes Ibope et Datafolha pour la présidentielle (lire plus haut) ont également abordé l'élection pour les gouverneurs des Etats brésiliens. A Rio, les deux sondages ont donné un résultat différent. Chez Ibope, Romario (Podemos) est devant avec 14 % des intentions de vote, suivi par Eduardo Paes (DEM, 12 %), Anthony Garotinho (PRB, 12 %), Tarcisio Motta (Psol, 5 %) et Indio da Costa (PSD, 3 %). Les autres candidats recueillent entre 0 et 2 % des intentions de vote. Le taux de votes blancs et nuls est très élevé (35 %). Chez Datafolha, Eduardo Paes est leader avec 18 %, devant Romario (16 %) et Anthony Garotinho (12 %), le reste des candidats ayant des résultats similaires à l'enquête Ibope. Les votes blancs et nuls sont moindres (26 %). A São Paulo, dans les deux enquêtes, un duo se détache largement : João Doria (PSDB) avec 20 % et 25 % d'intentions de vote, et Paulo Skaf (MDB, 18 % et 20 %). Marcio França (PSB) est déjà loin avec 5 % et 4 %, suivi par Luiz Marinho (PT, 4 %) et le major Costa e Silva (DC, 3 % et 2 %). Les autres candidats naviguent entre 0 et 2 % d'intentions de vote. Les votes blancs et nuls atteignent 29 % et 26 %.
La candidature d'Anthony Garotinho à Rio annulée ?
Malgré une condamnation en septembre dernier à 9 ans et 11 mois de prison pour avoir été à la tête d'un système de fraude électorale ainsi qu'à une inéligibilité de 8 ans pour des détournements de fonds publics, l'ancien gouverneur de l'Etat de Rio de Janeiro, qui a bénéficié d'un habeas corpus en décembre, s'est lancé dans la course pour un nouveau mandat au poste qu'il a occupé de 1999 à 2002. Mais la justice vient de le rattraper cette semaine. Une demande d'annulation de sa candidature a été déposée lundi devant le Tribunal régional électoral (TRE), selon Agência Brasil. Anthony Garotinho devrait utiliser tous les recours possibles pour repousser les échéances.