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La gare Central do Brasil (Wikipedia)

Central do Brasil : des équipes françaises pour améliorer la mobilité urbaine à Rio

La mobilité à Rio et les transports en commun, c’est une longue histoire qui continue à alimenter les débats des Cariocas. L’association française Codatu (Coopération pour un développement et une amélioration des transports urbains) s’est donné la mission, en coopération avec l’AFD (Agence française de développement), d’œuvrer à leur amélioration en se focalisant sur la rénovation de l’emblématique station Central do Brasil.

La gare voit passer entre 600.000 et 800.000 personnes tous les jours. Un point d’entrée dans la ville qui relie les cinq lignes de trains de banlieue, les lignes 1 et 2 du métro, le tramway et de nombreuses lignes de bus. En résumé, Central do Brasil, c’est le point central de la mobilité à Rio. Mais c’est aussi le symbole des faiblesses que connaît Rio en termes de mobilité urbaine. Le manque de signalisation, d’interconnexions entre les différents modes de transport, les problèmes d’insécurité du quartier ou encore le manque d’uniformisation du système tarifaire marquent le quotidien des usagers de la station.

Le choix du projet de coopération technique de Codatu était alors évident car Central do Brasil permet au final « de traiter tous les sujets autour de la mobilité à Rio », explique à Bom Dia Brésil Marion Hoyez, chargée de projet de l’association. Ainsi, alors que le « le spectre de l’étude de Codatu au Brésil, et plus particulièrement à Rio, est assez large sur le sujet de la mobilité », les enjeux de cette dernière se cristallisent manifestement autour de la grande station carioca et les améliorations que les différents acteurs de la mobilité urbaine devraient apporter autour d’elle auront, mécaniquement, des retombées sur l’ensemble du réseau de mobilité de la ville.

« Une gare historique au pied d’une favela »

Central do Brasil, c’est aussi « une gare historique qui est au pied d’une favela, avec des espaces qui ne sont pas forcément aménagés et ne donnent pas forcément envie aux gens de se promener là en soirée », selon Marion Hoyez. Un emplacement qui engendre des problèmes de sécurité et d’accessibilité nuisant à son rayonnement alors qu’elle est située dans un quartier qui porte une grande importance historique et culturelle.

Orné de nombreux bâtiments classés, c’est dans ce quartier qu’est située la favela la plus ancienne de la ville : le morro da Providência. C’est aussi tout près qu’a eu lieu la proclamation de la République brésilienne, sur la praça da Republica du Campo de Santana, située en face de la gare. Malheureusement, l’agencement urbain du quartier avec l’avenue autoroutière Presidente-Vargas et le manque d’entretien des bâtiments ont fait que ce quartier ne profite pas de son potentiel historique. Le manque d’investissement l’a maintenu dans une certaine précarité, engendrant l’insécurité.

Une étude de préfaisabilité qui a porté ses fruits

Ces problèmes intéressent néanmoins, et les groupes français Egis et Arep qui ont, soutenus par Codatu, rendu à la ville une étude de préfaisabilité autour de la station. Le champ d’étude a été varié, l’ambition étant de « recréer des espaces communs en gare » en travaillant sur l’information voyageur, la signalétique, les espaces urbains autour de la station et l’accessibilité.

Dans l’étude de préfaisabilité rendue, l’équipe d’Egis a travaillé sur tout l’espace extérieur de la gare afin de faire découvrir une gare « accueillante avec des bancs et de la verdure, ainsi qu’une signalétique intuitive avec des pas et des indications sur les distances entre les différents espaces de la gare ». Enfin, les problèmes de sécurité devraient également être un volet important du nouvel aménagement de la station.

Un projet en bonne voie, qui devrait apporter des solutions concrètes d’ici à deux ans

Installation éphémère pour recueillir les idées des usagers à Central do Brasil (AFD)

Mais le but a été de ne pas établir une étude qui serait seulement un « travail de consultant en chambre », mais bien une étude partagée qui répond d’abord au besoin des usagers en mettant en place un ensemble d’ateliers et de consultations citoyennes. La concertation autour de cette étude s’est d’ailleurs étendue début février dernier avec le lancement d’une maison du projet au sein de la station qui a permis à Codatu de recueillir des retours des usagers sur le thème. Ainsi, si « tous les objectifs n’ont pas été atteints », Marion Hoyez se félicite tout de même que l’installation a représenté pendant quinze jours « un point central au sein de la gare, où les gens ont pu avoir des informations, notamment des cartes du réseau qui n’existaient pas avant, ainsi que des informations sur les centres d’intérêt autour de la gare ».

Le projet n’a pour autant débouché sur aucune décision définitive de la mairie de Rio. Marion Hoyez rappelle ainsi qu’à la suite de « l’étude de préfaisabilité, qui est la première étape, une étude de faisabilité devra être menée ». Un budget devra également être voté, puis le projet pourrait se mettre en place d’ici quelques années. Malgré les prochaines élections de 2020 ? Central do Brasil « serait dans la top list des nouvelles équipes gouvernementales ». Dont acte.

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